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privée est limité et très limité soit à la maison, soit à un petit pécule, mais ne s’applique surtout jamais à la terre.

De Russie, transportons-nous à Java, l’une des colonies les plus riches du monde. L’étendue des terres mises en culture y augmente constamment ; de 1872 à 1910, cette augmentation a porté sur 225.000 hectares environ. Les régions de plaine sont aujourd’hui presque entièrement couvertes de cultures et la population y est tout aussi dense qu’en Belgique. On estime que le doublement s’y opère en trente ans, à peu près aussi vite qu’aux États-Unis d’Amérique, mais là l’immigration contribue fortement à l’augmentation de la population qui n’y est plus, comme à Java, uniquement imputable à l’excédent des naissances sur les décès. Le paupérisme est inconnu dans cette colonie et des groupes d’habitants se détachent de villages trop peuplés pour aller défricher des terres encore incultes et s’y établir, étendant ainsi les cultures sur les versants des régions montagneuses.

Or, quel est le régime de propriété qui assure à Java de tels avantages économiques : extension des cultures, accroissement de la population, absence du paupérisme, colonisation ? Tous ces mêmes heureux témoignages d’un état d’équilibre économique, nous les avons rencontrés comme effets du régime communautaire du

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