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plaçable, étant construite en bois et en matériaux légers. Quand la famille s’éteint, cette propriété revient à la commune. Il n’y a donc point de propriété immobilière complètement libre.

L’initiative individuelle, il faut le reconnaître, est fort bridée par le mir. Tous les lots doivent être cultivés en même temps et toutes les opérations agricoles faites simultanément ; l’assemblée des chefs de famille, présidée par un staroste, en décide l’époque. D’autre part, tous les lots étant égaux en principe, tant par l’étendue que par la qualité du sol, ce qui nécessite l’établissement de lots composés de trois ou quatre parcelles à différentes distances du village, cette simultanéité de l’exploitation en arrive à une sorte d’harmonie, bien près de paraître mécanique. Et cela comporte certains inconvénients, mais corrigibles.

Enfin, il faut noter que l’assemblée générale des pères de famille peut, si la majorité des deux tiers est acquise, introduire la propriété individuelle et mettre fin au régime de la communauté.

Pareil était à peu près, au temps de Tacite, le régime de la tribu germanique. Pareil encore, ces temps derniers, le régime de la zadrouga serbe et de nombreux cantons de la Croatie et de la Slavonie, des confins militaires. Dans toutes ces organisations, le droit de propriété

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