Page:Laffitte - Le grand malaise des sociétés modernes et son unique remède.djvu/18

Cette page a été validée par deux contributeurs.

mêmes nécessités économiques, ces deux institutions fondamentales, la famille et la propriété, ont passé partout par les mêmes phases, dans leur évolution pendant le cours des siècles. »

C’est donc l’agriculture qui a en quelque sorte façonné le droit de propriété. C’est pourquoi nous le verrons, comme un tank en marche sur un sol accidenté, suivre dans toutes ses sinuosités les évolutions de l’agriculture et non seulement s’adapter à toutes les nécessités économiques, mais de plus à tous les besoins locaux, à toutes les conditions de climat ou de situation. Le vicomte d’Avenel, dans son Histoire économique de la Propriété, a dressé la longue nomenclature des lois, coutumes et usages qui, dans l’ancienne France, variaient non seulement d’une province à l’autre, mais de village à village.

Il nous est aisé maintenant de dégager la « condition » essentielle du droit de propriété, et ce sera sa mobilité.

Saint-Simon a formulé cette simple vérité : « La propriété est un fait social soumis, comme tous les autres faits sociaux, à la loi du progrès ». Or les progrès de la propriété dépendant de ceux de l’agriculture, le droit de propriété doit être éminemment souple, malléable au caractère de chaque peuple, flexible à toute exigence économique, plastique comme la terre qu’il défend. En fait son histoire n’est que la

17