n’y en a que treize chez notre bœuf. L’opinion de Cuvier, qui est aussi celle de Wagner, est bien plus acceptable. Pour le grand naturaliste Cuvier, il y aurait à distinguer trois espèces : le bœuf, l’aurochs et le buffalo des Anglo-Américains. La patrie du bœuf américain est dans ces immenses pays du Nouveau-Monde arrosés par le Mississipi et ses majestueux affluents ; ce bœuf est aujourd’hui encore au nord de l’Ohio et à l’ouest du grand fleuve où on le trouve par troupeaux innombrables. Son caractère anatomique principal et distinctif c’est la présence de quinze paires de côtes. Quant au bœuf et à l’aurochs, ils descendraient, d’après Cuvier, de deux espèces également anciennes et qui ont existé dans nos climats à des époques plus ou moins reculées ; le grand naturaliste donne même à chacune de ces deux espèces des caractères anatomiques trouvés constamment différents dans toutes les variétés même étrangères ; témoins ces crânes de bœufs embaumés rapportés des grottes de la Haute-Égypte par M. Geoffroy.
L’aurochs n’est donc pas la souche de nos bœufs domestiques, du reste il porte quatorze paires de côtes, ainsi qu’il est aisé de s’en convaincre même de nos jours ; car cette espèce qui disparaît devant nos civilisations conserve encore quelques rares représentants dans le district de Zaadan où les édits du czar le protègent contre une destruction prochaine.
Enfin, le bœuf domestique proprement dit a, lui, pour véritable souche l’urus des anciens, que Cuvier a retrouvé enfoui dans les couches géologiques superficielles de notre vieille Europe. Les crânes de ce fossile diffèrent de ceux del’aurochs, et nul doute pour le grand naturaliste que ce ne soit là les restes du véritable urus des anciens,