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MOLIÈRE.

lorsque dans Paris assiégé et affamé depuis quatre mois, au bruit incessant des bombes, Sarcey, avec un touchant à-propos de patriotisme viril, prenait pour sujet de sa conférence à la Comédie-Française, l’Influence de Molière sur le monde civilisé, nous pouvons être fiers de cette influence toujours grandissante. Les vices qu’il a combattus ne sont pas de ceux qui disparaissent en aucun temps, sous aucun régime, dans aucune société, mais chaque fois qu’ils relèvent trop la tête, chaque fois qu’on souffre trop de l’hypocrisie morale, politique ou mondaine, de l’infatuation intellectuelle, du charlatanisme scientifique, de l’égoïsme, de la vanité, de la cupidité, de la sottise, sous toutes leurs formes, chaque fois qu’il paraît nécessaire de les combattre de nouveau par le rire de la raison, c’est toujours chez Molière qu’on va reprendre ou aiguiser ses armes.