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Les socialistes révolutionnaires ont à recommencer le combat qu’ont combattu les philosophes et les pamphlétaires de la bourgeoisie ; ils ont à monter à l’assaut de la morale et des théories sociales du Capitalisme ; ils ont à démolir, dans les têtes de la classe, appelée à l’action, les préjugés semés par la classe régnante ; ils ont à proclamer, à la face des cafards de toutes les morales, que la terre cessera d’être la vallée de larmes du travailleur ; que dans la société communiste de l’avenir que nous fonderons « pacifiquement si possible, sinon violemment », les passions des hommes auront la bride sur le cou, car « toutes sont bonnes de leur nature, nous n’avons rien à éviter que leur mauvais usage et leurs excès »[1], et ils ne seront évités que par le contre-balancement mutuel des passions, que par le développement harmonique de l’organisme humain, car, dit le Dr Beddoe « ce n’est que lorsqu’une race atteint son maximum de développement physique qu’elle atteint son plus haut point d’énergie et de vigueur morale. »[2] — Telle était aussi l’opinion du grand naturaliste, Charles Darwin.[3]

La réfutation du droit au travail que je réédite, avec quelques notes additionnelles, parut dans l’Égalité hebdomadaire de 1880, deuxième série.

P. L.

Sainte-Pélagie, 1883

  1. Descartes. Les passions de l’âme.
  2. Docteur Beddoe. Memoirs of the anthropological Society.
  3. Ch. Darwin. Descent of man.