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l’augmentation en poids est double et souvent plus.

La même constatation a été faite par d’autres directeurs de Sanatoria. (Bulletin médical, n° 81-1903.)

La femme possède incontestablement une plus grande vitalité que l’homme. M. Gustave Loisel « a recherché si cette différence existait dans la vie embryonnaire et quelle pouvait être sa cause. » Il a communiqué les résultats de ses recherches à la Société biologique de Paris, qui les a publiés dans son Bulletin du 6 novembre 1903.

M. Loisel s’est servi des 792 pesées et mensurations faites sur 72 fœtus à l’Hôpital de la Maternité de Paris, par M. E. Legou[1] ; additionnant les poids moyens des fœtus de 3, 4, 5 et 6 mois il obtient les chiffres suivants :

MÂLES FEMELLES DIFFÉRENCES
Grammes Grammes Grammes
Poids total 
1908.18 1708.11 200.07 en faveur des mâles.
Reins 
16.87 17.19 0.32 femelles.
Capsules surrénales 
5.15 6.43 1.28 femelles.
Foie 
88.35 96.31 7.96 femelles.
Rate 
2.59 2.38 0.21 mâles.
Thymus 
3.89 3.97 0.08 femelles.
Cœur 
10.97 12.60 1.63 femelles.
Poumons 
47.29 44.62 2.67 mâles.
Encéphale 
236.94 235.17 1.77 mâles.

« Ces chiffres nous montrent donc déjà, dit M. Loisel, une prépondérance en faveur des femelles pour les reins, les capsules surrénales, le foie, le thymus et le cœur ; cette prédominance est d’autant plus marquée que le poids total du corps est plus grand chez le mâle que chez la femelle. »

Si maintenant on fait le rapport entre le poids total et le poids des organes plus lourds chez le

  1. E. Legou. Quelques considérations sur le développement du fœtus. Paris 1903. Les pesées et les mensurations de M. Legou sont faites dans un but de médecine légale.