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citer qu’une branche de l’industrie, on constate que le nombre de fabriques anglaises de coton, qui ne s’était accru que de 22 % de 1838 à 1860, s’est au contraire accru de 86 % de 1850 à 1856. La loi de 1847, qui limitait le travail des fabriques à dix heures, a donc eu une heureuse influence sur la prospérité industrielle et l’enrichissement des patrons de l’Angleterre.

Il n’en a as été ainsi pour les ouvriers. Le travail dans les fabriques s’est encore intensifié. « Les broches des métiers continus faisaient 500 révolutions, celles des mules 1,000 de plus par minute en 1862 qu’en 1839. » Le 27 avril 1803, M. Ferraud, dans la Chambre des communes, disait : « Tandis qu’autrefois une seule personne avec deux aides faisait marcher deux métiers, elle en fait marcher trois sans aucun aide, et il n’est pas rare qu’une seule personne suffise pour quatre. Il résulte des faits qui me sont communiqués que douze heures de travail sont maintenant condensées en moins de dix heures. Il est donc facile de comprendre dans quelle énorme proportion le labeur des ouvriers des fabriques s’est accru depuis les dernières années. »