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héros de ses pièces. La même gaité, les mêmes charges qui se trouvent dans ses pièces, il les avait dans son jeu ; car il était un des premiers acteurs de la troupe de Nicolet. Enfin, du fruit de ses débauches, il lui vint un mal à la jambe dont il est mort à Paris, à l’hôpital de la Charité, le 29 décembre 1774. Plusieurs de ses pièces ont été imprimées.

TACQUET (André), savant jésuite, natif d’Anvers, mort en 1660, est auteur d’un excellent Traité d’astronomie, et d’autres ouvrages de mathématiques, qui sont estimés. Ils furent imprimés à Anvers en 1662 et en 1707, in-fol.

TADDA (François), peintre et sculpteur italien, au milieu du 14e siécle, fut très-estimé de Côme de Médicis, grand-duc de Toscane, qui le combla de biens et d’honneurs. On dit qu’ayant trouvé plusieurs morceaux de porphyre parmi des pièces de vieux marbre, il en composa un bassin de fontaine qui paraissait être d’une seule pièce, et qu’il fit plusieurs autres ouvrages semblables, par le moyen d’une eau qu’il tirait de la distillation de certaines herbes ; que cette eau avait la vertu d’unir les morceaux détachés, et de leur donner une dureté extraordinaire ; mais que son secret fut enterré avec lui.

TAFFI (André), célèbre peintre, natif de Florence, apprit son art des peintres grecs que le sénat de Venise avait mandés, et s’appliqua surtout à la mosaïque, dont le secret lui fut montré par l’un de ces peintres grecs, nommé Apollonius, avec lequel il travailla dans l’église de Saint-Jean de Florence. Taffi mourut en 1294, à 81 ans.

TAFFIN (Pierre), d’une famille d’Artois, est né à Gand en 1668, dans un voyage qu’avait fait sa mère. Il est fils de Jean Taffin et de Jeanne Raux. Il avait épousé Marie-Claire Duhamel, qui lui avait apporté une grande fortune. Après avoir été substitut du procureur-général près le parlement de Flandre, il fut procureur-général près le conseil provincial de Valenciennes, jusqu’à sa suppression arrivée en 1722. C’est à cette époque qu’il se livra à la recherche du charbon dans le Hainaut français, Seigneur de Vieux-Condé, il fit, en septembre 1721, avec M. Désaudrouin de Nonelles, propriétaire de la verrerie de Fresnes, près Condé, un acte d’association pour faire la recherche des mines de charbon de terre. Ayant heureusement commencé leurs recherches au village de Fresnes, ils y découvrirent du charbon de terre ; mais cette mine fut inondée par une source, et la poursuite fut abandonnée, ils ne perdirent point courage ; une nouvelle tentative fut faite, et ils y trouvèrent, en 1723, du charbon qui ne convenait qu’à la cuisson des briques et de la chaux. L’espoir d’une réussite plus heureuse n’était point chimérique, l’existence du charbon était indubitable ; mais la ruine de Pierre Taffin était prochaine. La plus grande partie de la fortune de sa femme avait disparu, elle en mourut de chagrin en 1729. Les échecs ordinaires dans toute espèce d’entreprise, les tracasseries qu’éprouvent les entrepreneurs n’ont pu détourner Pierre Taffin de hasarder le reste de sa fortune pour l’utilité de son pays. La confiance qu’il s’était acquise par sa probité soutint son courage et couronna ses travaux. Après seize ans de recherches il trouva à Anzin, près une des portes de Valenciennes, du charbon de terre qui fut jugé convenir à toutes sortes d’usages, et être pour les usines supérieur aux charbons étrangers. Il avait envoyé en Angleterre l’un de ses fils, qui lui rapporta une pompe à vapeur inventée par le marquis de Worcester, et perfectionnée par Newcouren. Il fut le premier qui employa en France la pompe à vapeur pour épuiser les eaux qui se rencontrent dans le sein de la terre. Le journal Économique de 1752 (mois d’août, page 82) contient les détails des travaux qui doivent rendre la mémoire de Pierre Taffin immortelle, dans la partie nord du royaume de France. Pour le récompenser des services qu’il avait rendus au royaume, le roi Louis XV le nomma chevalier de l’ordre royal de Saint-Michel. Pierre Taffin mourut à Valenciennes en 1745, au milieu d’une nombreuse famille. Sur dix-huit enfans qu’il a eus, deux de ses fils seuls ont eu de la postérité. Les deux branches sont connues sous les noms de Taffin de Sirinehy, et de Taffin de Sœulzin.