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aventures extravagantes du courtisan grotesque, Paris, in-12, sans date, mais imprimé vers 1634, quinze pages. Étienne Tabouret était neveu de Jean Tabouret, chanoine et official de Langres, mort en 1595, dont on a aussi plusieurs ouvrages : Le Calendrier des Bergers, 1588, in-8o ; Méthode pour apprendre toute sorte de danses, 1589, in-4o, l’un et l’autre sous le nom de Thoinot Arbeau.

TACCA (Pierre-Jacques), sculpteur, natif de Carrare, mort à Florence en 1640, fut élève de Jean de Boulogne, qui avait fait la statue du cheval de Henri IV, sur le pont Neuf, à Paris, qui a paru si parfaite qu’on a dit longtemps : le cheval de bronze, et non Henri IV. Cependant son élève l’a surpassé ; car il a fait les quatre esclaves de bronze qui décorent le port de Livourne, et le cheval qui porte la statue de Philippe III en Espagne, qu’on juge d’une plus grande perfection ; quelques-uns même attribuent le cheval de Henri IV à Tacca.

TACFARINAS, Numide, servit d’abord dans les troupes auxiliaires des Romains ; puis ayant déserté, il assembla une troupe de vagabonda et de brigands avec lesquels il fit des courses et des pilleries. Furius Camillus, proconsul d’Afrique, marcha contre lui et le mit en fuite l’an 17 de J.-C. Tacfarinas peu de temps après renouvela ses brigandages, et assiégea un château dont il défit la garnison, et où Décrius qui commandait fut tué. Le proconsul Apronius ayant ensuite donné la chasse aux troupes de Tacfarinas, ce Numide prit le parti de ne plus attendre les Romains, et distribua ses gens en divers lieux. Si on le poursuivait, il prenait la fuite, et quand on se retirait, il chargeait en queue ; mais s’étant arrêté dans un camp, il y fut battu et se vit contraint de se sauver dans le désert. Ce ne fut pas pour long-temps. Il se remit aussitôt en campagne et répara si bien ses pertes qu’il eut l’audace d’envoyer des députés à Tibère pour lui demander qu’on lui assignât un pays, sans quoi il menaçait d’une guerre qui n’aurait aucune fin. L’empereur fut si indigné de cette insolence qu’il donna ordre à Junius Blæsus, oncle de Séjan, de se saisir de Tacfarinas à quelque prix que ce fût. Blæsus eut divers succès ; mais cette guerre ne fut terminée que par le proconsul Dolabella, dans une grande bataille où Tacfarinas aima mieux perdre la vie en se défendant courageusement, que de tomber vif entre les mains de ce proconsul.

TACHARD (Guy), jésuite, qui, après un premier voyage fait à Siam, suivit M. de Chaumont dans son ambassade auprès du roi de ce pays en 1685, revint en Europe en 1688, et retourna dans l’Inde en qualité de missionnaire. Il y mourut vers 1694. On a la relation de ses deux Voyages, 1686 et 1689, 2 vol. in-4o, réimprimés à Amsterdam en 1700, 2 vol. in-12. Le chevalier de Forbin, qui n’a pas vu ce pays avec des yeux de missionnaire, en donne une idée bien différente et plus juste que le père Tachard et l’abbé de Choisi. Ceux-ci voulaient que Louis XIV y établit une mission. Le chevalier de Forbin s’opposait à ce que le roi y sacrifiât des militaires qui auraient toujours succombé sous le nombre et la trahison.

TACHON (dom Christophe), Pieux et savant bénédictin, natif de Saint-Sever, au diocèse d’Aire, prêcha avec édification, et mourut le 9 décembre 1693. On a de lui un livre solide intitulé De la sainteté et des devoirs d’un prédicateur évangélique, avec l’art de bien prêcher, et une courte méthode pour catéchiser, in-12.

TACHUS ou TACHIS, roi d’Égypte, du temps d’Artaxerxès Ochus, défendit ses états contre la domination des Perses, et pour se maintenir appela à son secours Agésilas, roi des Lacédémoniens : mais ce prince grec eut bientôt lieu d’être mécontent de Tachus ; car celui-ci prit le commandement général des troupes, donna à l’Athénien Chabrias la dignité d’amiral, et ne laissa à Agésilas que le commandement des étrangers. Peu de temps après, Nectanèbe, parent de Tachus, qui commandait une partie de l’armée, s’étant fait élire roi par les Égyptiens, envoya des arobassaaeurs à Agésilas pour le prier de se joindre à lui. Tachus en envoya aussi de son côté. Mais Agésilas envoya tous ces députés à Lacédémone, d’où ayant reçu un plein pouvoir de faire ce qu’il jugerait le plus