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naissance, par sa probité et par son éloquence ; mais il se déshonora dans la suite par la passion qu’il fit paraître pour le rétablissement du paganisme et de l’autel de la victoire. Il trouva un puissant adversaire dans saint Ambroise, et fut banni de Rome par l’empereur Théodose-le-Grand. S’étant réconcilié avec ce prince, il fut fait consul en 391. Il nous reste de lui des Épîtres en 10 livres, qui ne contiennent rien d’important, Leyde, 1653, in-12.

SYMPOSIUS, nom sur lequel on trouve des énigmes latines dans Corpus poetarum de Maittaire, et dans d’autres recueils. Quelques-uns croient que ce nom, qui, en grec, signifie banquet, est le titre du recueil d’énigmes qui, suivant la préface, ont été proposées dans un banquet, et ils pensent que c’est le livre que Tertullien avait composé sous ce titre dans sa jeunesse.

SYNCELLE (George), célèbre moine de Constantinople au 8e siècle, est moins connu sous le nom de Georges que sous celui de Syncelle, quoique ce dernier mot soit un nom d’office, qu’on donnait au moine ou à l’ecclésiastique qui demeurait continuellement avec le patriarche, pour être témoin de ses actions, ce qui le faisait appeler l’œil du patriarche. Pour en revenir au moine Georges, qui fait le sujet de cet article, il était syncelle de Taraise, patriarche de Constantinople vers l’an 792. On a de lui une Chronographie, que le père Goar a publiée en grec et en latin, 1652, in-fol. Cette Chronographie, ou Chronologie de Syncelle, est très-importante pour la connaissance des dynasties d’Égypte. Il a suivi Jules Africain et Eusèbe, mais avec des différences.

SYNESIUS, nom d’un philosophe platonicien, dont on trouve un traité De somniis, avec Iamblique, Venise ; 1497, in-fol. ; trois Traités singuliers de philosophie naturelle, avec les fig. de Nicolas Flamel, Paris, 1612, in-4o.

SYNESIUS, éloquent disciple de la fameuse Hypacie d’Alexandrie, se fit chrétien à la sollicitation des fidèles, touchés de la régularité de ses mœurs. Il était marié et avait quatre filles, qu’il éleva avec soin. Il fut député à Constantinople en 400, et présenta son livre de la royauté à l’empereur Arcadius. Peu de temps après on l’ordonna prêtre, et l’évéque de Ptolémaïde étant mort en 410, il fut élu pour lui succéder. Synesius n’accepta cette dignité qu’avec beaucoup de répugnance, et en protestant, dans la lettre 105 qu’il écrivit à son frère à ce sujet, qu’il était incapable de ce rang ; qu’il aimait le jeu et la chasse ; qu’il ne voulait pas quitter sa femme, et qu’il ne renoncerait jamais à ses opinions, lesquelles n’étaient point conformes à la foi. Il fut néanmoins ordonné nonobstant ces protestations, dans l’espérance qu’étant évêque il se conformerait aux sentimens de l’Église. L’année suivante il célébra un concile, et l’on ne sait pas au juste le temps de sa mort. Il nous reste de lui, dans la Bibliothèque des Pères, de beaux Discours philosophiques, 155 Épîtres, des Homélies, et plusieurs autres ouvrages, dont la meilleure édition est celle du père Petau, en grec et en latin, avec des notes, 1633, in-fol. Ils méritent tous d’être lus, quoiqu’ils ne soient pas entièrement exempts des erreurs de la philosophie païenne, dont il était imbu avant sa conversion. Son frère Evoptius lui succéda.

SYNGE (Édouard), pieux et savant archevêque de Twam en Irlande, était second fils d’Édouard Synge, évêque de Corck, et était né le 6 avril 1659, à Inishonane, où son père était vicaire. Il eut aussi différens bénéfices avant que d’être élevé sur le siège de Raphoe en 1714, d’où il passa, en 1716, à Twam ; c’était une récompense de son zèle pour la maison d’Hanovre, dont deux de ses fils se ressentirent. Édouard, l’un d’eux, fut évêque d’Elphin ; l’autre, Nicolas, le fut de Killaloe. L’archevêque de Twam mourut dans son palais épiscopal en 1741, et est enterré dans sa cathédrale. Il a composé plusieurs ouvrages de morale souvent réimprimés.

SYPHAX, roi d’une partie de la Numidie, s’attacha d’abord aux Romains, et les quitta ensuite pour suivre le parti des Carthaginois ; mais ayant été vaincu et fait prisonnier près de Cyrtha, avec Sophonisbe sa femme, fille d’Asdrubal, 203 avant J.-C, les Romains donnèrent à Massinissa une partie de ses états. Ce malheureux