Page:Ladvocat - Dictionnaire historique - 1822 - Tome 5.djvu/87

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mais ils ne l’avaient été que sur les manuscrits qu’en avaient faits des copistes qui les écrivaient pendant qu’il les prononçait. En 1778 on a fait paraître son Petit carême, prêché en 1719, 1 vol. in-12. On y trouve le Sermon sur le petit nombre des élus, qui se trouve aussi dans les Sermons choisis.

SURITA (Jérome), savant espagnol, natif de Saragosse, fut secrétaire de l’inquisition, et mourut en 1580, à 67 ans, après avoir composé en espagnol l’Histoire d’Aragon jusqu’à la mort de Ferdinand-le-Catholique, imprimée plusieurs fois en 7 vol. in-fol., et fait des Notes sur Fitinéraire d’Antonin, sur César et sur Claudien.

SURIUS (Laurent), natif de Lubeck, se fit religieux dans la Chartreuse de cette ville. Il s’acquit une grande réputation par sa vertu et par sa science, et mourut à Cologne le 25 mai 1578, à 56 ans. On a de lui un grand nombre d’ouvrages, dont les principaux sont un Recueil des conciles, 1567, 4 vol. in-fol., et les Vies des saints, Cologne, 1618, 7 tomes in-fol. ; une Histoire de son temps, depuis 1500 jusqu’à 1566, 1575, in-8o, traduite en français, 1573, in-8o. Surius avait de l’érudition, mais il donnait tête baissée dans les fables, et manquait de critique.

SURUGUE (Louis), graveur, né à Paris en 1686, fut de l’académie de Peinture, et mourut dans la même ville en 1762. On distingue de lui Vénus allaitant les Amours, d’après Rubens ; le Sacrifice d’Abraham, d’après André del Sarto ; sainte Marguerite, d’après Raphael, pour le recueil de Crozat. Son fils Pierre-Louis, né en 1717, fut reçu de l’académie en 1745, et mourut en 1772. On a de lui une Nativité d’après le Corrége, pour la galerie de Dresde ; le Jugement de Paris, d’après Goltzius ; le portrait du père de Rembrant, etc.

SUSANNE, femme illustre et célèbre par sa chasteté, était fille d’Helcias et femme de Joakim. Ayant été accusée d’adultère par deux vieillards impudiques, Daniel fit reconnaître son innocence, vers 607 avant J.-C.

SUSON (Henri), pieux dominicain, qu’on devrait plutôt appeler Henri de Souabe, où il naquit vers 1300, d’une famille noble et illustre, composa divers livres de piété, entre autres des Méditations sur la passion de Notre Seigneur ; divers Sermons, etc., que Surius traduisit en latin, et qui ont été souvent imprimés in-8o. On en a aussi une traduction française, par un chartreux de Gaillon, nommé Le Cerf. L’ouvrage de Suson qui porte le titre d’Horloge de la sagesse a été traduit en latin par Surius, sur un manuscrit allemand fort imparfait, et la traduction française qu’en donna en 1684 M. de Vienne, chanoine de la Sainte-Chapelle de Viviers en Brie, est également vicieuse. Cet ouvrage tel qu’il est sorti des mains de l’auteur, fut imprimé dès l’an 1470, et on en a un exemplaire dans la bibliothèque du roi. Il a été traduit en français dès l’an 1389, par un religieux franciscain, natif de Neuf-Château en Lorraine, et cette traduction française fut imprimée à Paris en 1493, in-fol, après avoir été retouchée, pour le style, par les chartreux de Paris. Suson mourut le 25 janvier 1366.

SUTCLIFFE, Sutclivius ou Sutlivius (Mathieu), fameux théologien protestant anglais, sur la fin du 16e siècle, et au commencement du 17e, publia plusieurs livres de controverse, les uns latins, les autres en anglais, et s’attacha principalement à réfuter le cardinal Bellarmin, contre lequel il a écrit De verâ Christi ecclesiâ, Londini, 1600, in-4o ; De Purgatorio, Hanoviæ, 1603, in-8o ; De missâ papisticâ, Londini, 1603, in-8o. Il écrivit aussi contre les presbytériens, mais il fait paraître tant de fureur et d’emportement dans ses ouvrages et surtout dans son livre anonyme, qui traite de la prétendue conformité du papisme et du turcisme, Londres, 1604, en réponse à un ouvrage de J. Rainold, intitulé Calvino-turcismus, qu’on voit bien que ce n’est point l’amour de la vérité, mais l’esprit de parti qui le faisait écrire.

SUTOR. Voyez Cousturier.

SUTTON (Thomas), né à Knaith en Lincolnshire en 1532, était capitaine d’ordonnance de Serwick ; il servit en Écosse et contre les Espagnols, sur mer, par ordre d’Elisabeth. Riche par lui-même et par une riche veuve qu’il avait épousée, il dépensait son bien à secourir les pauvres ; et désirant