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à son livre ; car il n’y a que cela de commun entre eux.

SULLY (Henri), excellent artiste anglais, et l’un de ceux qui ont le plus travaillé à perfectionner l’horlogerie en France. Le duc d’Arembert lui fit une pension, et le duc d’Orléans, régent, lui accorda une gratification de 1500 livres, pour l’engager à s’établir en France. Il mourut à Paris le 13 octobre 1728, après avoir abjuré la religion anglicane. On a de lui un traité intitulé Description d’une horloge pour mesurer le temps sur mer, Paris, 1726, in-4o ; Règle artificielle du temps, 1737, in-12.

SULPICE APOLLINAIRE. Voyez Apollinaire.

SULPICE-SÉVÈRE, célèbre historien ecclésiastique, était natif d’Agen. D’abord il suivit les sentimens des pélagiens, mais il reconnut sa faute. Après la mort de sa femme, il vécut dans la retraite, sous la discipline de saint Phébade, et ensuite sous celle de saint Martin, évêque de Tours. Il demeura quelque temps à Toulouse, puis auprès de Barcelone, afin de se procurer la facilité de voir quelquefois saint Paulin de Nole son intime ami. Ceux qui ont dit qu’il fut élevé à l’épiscopat se sont trompés, car il n’eut que l’ordre de prêtrise. Il mourut en 420. On a de lui un abrégé de l’Histoire sacrée, depuis la création du monde jusqu’à l’an 400 de Jésus-Christ ; la vie de saint Martin ; trois Dialogues sur les vertus des moines, dans la Bibliothèque des Pères. Il y en a une édition d’Elzévir, 1635, in-12, cum notis variorum, Leyde, 1665, in-8o ; Leipsick, 1709, in-8o ; Vérone, 1741, et 1754, 2 vol. in-4o. Il y en a une édition de 1556, in-8o, rare ; il y en a une traduction française de 1659, in-12, etc. C’est, de tous les anciens auteurs latins ecclésiastiques, celui qui a écrit avec le plus de pureté et d’élégance, si l’on en excepte peut-être Lactance. Il ne faut pas le confondre avec saint Sulpice-Sévère, évêque de Bourges, mort en 591 ; ni avec saint Sulpice-le-Débonnaire, ou le Pieux, aussi évêque de Bourges, mort en 647, dont nous avons quelques Lettres dans la Bibliothèque des Pères.

SULPICIA, dame romaine, dont il nous reste un Poëme latin contre Domitien, sur l’expulsion des philosophes, qui se trouve avec le Pétrone d’Amsterdam, 1677, in-24, dans les Poetæ latini minores, Leyde, 1731, 2 vol. in-4o ; et dans Corpus poetarum de Maittaire. Elle avait aussi composé un poëme sur l’amour conjugal. Elle était femme de Calanus, et vivait sous le règne de Domitien, 90 de Jésus-Christ.

SULPlCIUS (Gallus), de l’illustre famille romaine des Sulpiciens, qui remontait jusqu’au temps de Romulus, qui donna à la république un grand nombre de consuls, et qui lui rendit de grands services, fut le premier astronome, parmi les Romains, qui donna des raisons naturelles des éclipses du soleil et de la lune. Étant tribun militaire dans l’armée de Paul Émile, 168 avant J.-C., et sachant que la nuit précédent le jour qu’on allait donner bataille à Persée, il arriverait une éclipse de lune, il eut peur que les soldats n’en tirassent un mauvais augure, les fit assembler avec la permission du consul, leur expliqua l’éclipse, et les avertit qu’elle arriverait la nuit suivante, depuis deux heures jusqu’à quatre, et qu’on n’en devait tirer aucun présage. L’éclipse arriva en effet, la nuit du 3 au 4, et les soldats, admirant la sagesse de Sulpicius, le regardèrent comme un homme divin. Persée fut défait de lendemain. Sulpicius devint consul deux ans après avec Marcellus, l’an 166 avant J.-C. Il ne faut pas le confondre avec Servius Sulpicius Rufus, excellent jurisconsulte de la même famille, du temps de Cicéron ; ce dernier Sulpicius fut aussi consul, et se distingua par sa vertu et par ses autres belles qualités.

SULZER (Jean-Georges), né à Winterthour, dans le canton de Zurich en 1721, membre de l’académie de Berlin, où il est mort le 25 février 1779, a donné plusieurs ouvrages en allemand, sur les antiquités, l’astronomie et l’histoire naturelle.

SUMOROKOF, fils d’un gentilhomme russe, était né à Moscou le 14 novembre 1727 ; il fut élevé à Pétersbourg, dans la maison des Cadets, et y donna des preuves de son génie poétique par des chansons qui étaient admirées, parce qu’il s’était nourri l’es-