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ler chercher une retraite qui se termina à Cologne. Par le conseil de saint François de Sales il fit une Année chrétienne, 4 vol. in-4o, qu’il a abrégée, sous le titre d’Avis et exercices spirituels. Le père Frizon en a fait un autre Ahrégé, Nanci, 1728, 2 vol. in-12.

SUFFÉTIUS. Voyez Métius.

SUGER, né en 1082, fut mis à l’âge de dix ans dans l’abbaye de Saint-Denis, où Louis, fils de France (depuis Louis-le-Gros), était élevé. Lorsque ce prince fut de retour à la cour, il y appela Suger, qui s’acquit l’estime de tous les honnêtes gens, et fut employé en des affaires importantes. Il devint ensuite prieur de Touri en Beauce, et abbé de Saint-Denis, et fut envoyé à Borne, en Allemagne et en Guienne. Le roi Louis-le-Jeune ayant succédé à Louis-le-Gros son père, et voulant entreprendre le voyage de la Terre-Sainte, déclara Suger régent du royaume. Ce ministre s’était opposé à ce voyage, mais il n’en gouverna pas moins l’État avec zèle, avec sagesse, et avec une probité extraordinaire ; sans charger les peuples, il trouva moyen d’envoyer de l’argent au roi, quand il lui en demandait. Il mourut en 1192, à 70 ans. Tous les historiens le regardent avec raison comme l’un des plus grands et des plus vertueux ministres d’état qu’il y ait eu dans le monde. On a de lui des Lettres, et quelques autres écrits, une Vie de Louis-le-Gros, dans les Recueils de Duchesne et de dom Martenne. Dom Gervais a écrit sa vie en 3 volumes in-12.

SUICER (Jean-Gaspard), habile philologue et théologien protestant du milieu du 17e siècle, naquit à Zurich le 26 juin 1620. Il y fut professeur public en hébreu et en grec, et s’y acquit une grande réputation. Il mourut le 8 novembre 1688. On a de lui un savant Lexicon, ou Trésor ecclésiastique des pères grecs, et d’autres ouvrages remplis d’érudition. La meilleure édition de son Trésor ecclésiastique est celle d’Amsterdam en 1728, en 2 vol. in-fol. Henri Suicer son fils, professeur en grec à Zurich, puis à Heidelberg, mourut en cette dernière ville le 28 septembre 1705^. On a aussi dé loi plusieurs ouvrages, entre autres une Chronologie helvétique en latin.

SUIDAS, écrivain grec du 11e siècle, sous l’empire d’Alexis Comnène, ou plutôt avant le 10e siècle, est auteur d’un Dictionnaire ou Lexicon grec, historique et géographique. Quoique cet ouvrage ne soit pas toujours exact, il ne laisse pas d’être très-important, parce qu’il renferme beaucoup de choses prises des anciens, lesquelles ne se trouvent point ailleurs. La meilleure édition du Lexicon de Suidas est celle du Kuster, Cambridge, 1705, 3 vol. in-fol. en grec et en latin, avec des notes.

SUIONS est l’ancien nom des Suédois. Comme leurs monarques aimaient les richesses, ils étaient absolus : ils tenaient toutes les armes renfermées de peur de révolte ; ils étaient même quelque chose de plus que monarques, car les affranchis, les valets et autres gens de basse naissance y gouvernaient sous leur autorité.

SUISSES. Voyez Melchtal, Stouffacher, Tell

SULLY (Maurice de), célèbre évêque de Paris, natif de Sully, petite ville sur la Loire, d’une famille obscure, fut élu évêque de Paris après Pierre Lombard, à cause de sa science et de sa vertu. Il était libéral et magnifique, et fonda les abbayes de Hérivaux et de Hermières. Ayant vu quelques personnes douter de la résurrection des corps, il défendit avec zèle cet article de notre foi, et il ordonna que l’on graverait sur son tombeau ces paroles de l’office des morts : Credo quod redemptor meus vivit, et in novissimo die de terrá surrecturus sum, etc. Il mourut le 11 septembre 1196, et fut enterré dans l’abbaye de Saint-Victor, où l’on voit son épitaphe. C’est lui qui jeta les fondemens de l’église de Notre-Dame de Paris, l’un des plus grands bàtimens qui se voient en France.

SULLY (le duc de). Voyez Béthune, et ajoutez qu’en 1776 a paru une nouvelle édition de ses Économies, 12 vol. in-8o, avec de longs raisonnemens de l’abbé Baudeau, pour prouver que le duc de Sully est le fondateur des économistes, sans doute, parce qu’il a donné le titre d’Économie