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fils de Jean Sublet, seigneur des Noyers, maître des comptes à Paris, et intendant de la maison du cardinal de Joyeuse. Ses belles qualités lui acquirent les bonnes grâces du cardinal de Richelieu, qui l’employa dans les affaires les plus importantes. M. des Noyers aimait les sciences et les beaux arts. Il établit l’imprimerie royale dans les galeries du Louvre, et fit bâtir, à ses dépens, l’église du noviciat des jésuites à Paris. Après avoir servi l’État avec zèle jusqu’en 1643, il obtint du roi la permission de se retirer en sa maison de Dangu, où il mourut le 20 octobre 1645.

SUBLEYRAS (Pierre), peintre et graveur, né à Uzés en 1699, vint à Paris ; il y remporta le prix de l’académie et fut envoyé à Rome, où il prit un établissement dans la suite, et y mourut en 1749. Ses tableaux d’histoire sont très-estimés par l’ordonnance, la délicatesse du pinceau et le ton de couleur. Il a gravé, d’après sa composition, le Serpent d’airain, la Madeleine chez le pharisien, le Martyre de saint Pierre, et des sujets des contes de La Fontaine.

SUBLIGNY (N.), avocat au parlement de Paris, s’est distingué dans le 17e siècle, par quelques ouvrages, dont les plus connus sont 1o La fausse Clélie, in-12, roman estimé ; 2o une traduction des fameuses Lettres portugaises, dont M. le maréchal de Chamilly, revenant de Portugal, lui donna les originaux, qu’il traduisit et augmenta à sa manière ; 3o La folle cruelle : c’est une comédie en prose contre l’Andromaque de Racine. Elle fut représentée sur le théâtre du Palais-Royal en 1668 ; 4o quelques Écrits en faveur de Racine, dont il devint le panégyriste après en avoir fait la critique, etc. Sa fille fut une des premières danseuses de l’Opéra, quand Lully y introduisit des femmes.

SUCKLING (Jean), poète dramatique anglais, né à Witham en Essex en 1613, voyagea en Allemagne, où il eut l’honneur de faire sa cour à Gustave-Adolphe, et mourut dans sa patrie à 28 ans. Ses œuvres contiennent quelques poésies, La Religion prouvée par la raison, et quatre pièces dramatiques ; la meilleure édition est celle donnée par Davies, en 2 vol. in-8o.

SUEDE. Quoique les Suédois se vantent d’avoir eu des rois plusieurs siècles avant J.-C., il suffira, pour l’utilité de l’histoire, d’en faire commencer la succession à

* Jean, qui mourut en 
 1222
* Éric-le-Bègue 
 1256
* Valdemar 
 1276
* Magnus II 
 1289
* Birger II 
 1326
* Magnus III 
 1363
* Albert 
 1388
* Marguerite, reine de Danemarck et de Norvège 
 1412
* Éric XIII 
 1438
* Christophe II, jusqu’en 
 1448
* Jean, jusqu’en 
 1513
* Christien II, jusqu’en 
 1521
La Suède se soustrait au Danemarck.
* Gustave Vasa 
 1560
* Éric XIV 
 1568
* Jean III 
 1592
* Sigismond, roi de Pologne 
 1599
* Charles IX 
 1611
* Gustave-Adolphe 
 1632
* Christine, jusqu’en 
 1654
* Charles-Gustave 
 1660
* Charles XI 
 1697
* Charles XII 
 1718
* Ulrique-Eléonore et Frédéric de Hesse 
 1751
* Adolphe-Frédéric de Holstein 
 1771
* Gustave III 

. Voyez Puppendorf, son Histoire de de Suède.

SUÉTONE (Caïus Suetonius Paulinus), gouverneur de Numidie, l’an 40 de Jésus-Christ, vainquit les Maures, et conquit leur pays jusqu’au-delà du mont Atlas, ce qu’aucun autre général romain n’avait fait avant lui. Il écrivit une Relation de cette guerre, et commanda 20 ans après dans la Grande-Bretagne ; où il se signala par ses grands exploits. Il devint consul, vers l’an 63 de Jésus-Christ, et fut dans la suite l’un des généraux de l’empereur Othon ; mais il ternit alors la gloire qu’il s’était acquise, car il prit honteusement la fuite, le jour du combat décisif, et s’en fit même un mérite auprès de Vitellius. Ceux qui ont dit qu’il était père de Suétone l’historien, et qu’il avait écrit la vie d’Othon, se sont trompés.

SUÉTONE {Caïus Suetonius Tranquillus), fameux historien latin,