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bourg en 1744, quitta l’étude de la jurisprudence pour les belles-lettres. Ses excès à boire de la bière lui donnèrent une jaunisse et une hydropisie, dont il mourut le 13 août 1786, à Musselburg, village près d’Édimbourg. On a de lui, en anglais, Vue de la société en Europe, ou Recherches sur les lois, le gouvernement et les mœurs ; une Dissertation sur l’ancienneté de la constitution anglaise, dont M. Boulard a publié une traduction, ainsi que du précédent ouvrage ; Histoire de la religion réformée en Écosse ; Histoire de Marie Stuart, qu’il a vengée des inculpations criminelles dont on l’a noircie.

STUBBE (Henri), né à Spilsbye en Lincolnshire le 28 février 1631, exerça la médecine à la Jamaïque et en Angleterre, où il eut le titre de médecin du roi. Il se noya en passant une rivière à Bath, le 12 juillet 1679. On voit son épitaphe dans la grande église de Bath. Stubbe était aussi savant en histoire et en mathématiques, et a écrit dans plusieurs contestations qu’il a eues sur ces sciences, entre autres contre l’Histoire de la Société royale en 1670 : il était quaker.

STUBBS (Georges), recteur de Gunville en Dorsetshire, a publié les Nouvelles aventures de Télémaque, 1724, in-8o ; Dialogue sur la beauté, 1736 ; la Statue athénienne, poëme allégorique ; la traduction en anglais des Lettres de Sévigné, 2 vol. Il a été marié deux fois.

STUCKIUS (Jean-Guillaume), célèbre écrivain de la fin du 16e siècle, natif de Zurich, s’est acquis une grande réputation par ses ouvrages, et surtout par son Traité des festins des anciens, qui est très-curieux, et qui se trouve avec les ouvrages sur l’antiquité, Leyde, 1695, 2 vol. in-fol. Il mourut en 1607. Il a fait encore de bons Commentaires sur Arrien, et le parallèle de Charlemagne avec Henri IV, sous le titre de Carolus Magnus redivivus, in-4o.

STUKELEY (Guillaume), antiquaire célèbre, né à Holbech en Lincolnshire le 7 novembre 1687, fut élevé à Cambridge ; il s’appliqua à la botanique et fournit à M. Ray un grand nombre de plantes qu’il avait découvertes dans ses excursions autour de Cambridge. Il apprit l’anatomie de M. Rolfe, la chimie de Vigani, et la médecine du docteur Méad, dans l’hôpital Saint-Thomas. Il fut admis dans la société Royale et dans celle des Antiquaires en 1718. La goutte, qui l’affligea de bonne heure, le forçait de rester souvent à la maison. Pour faire diversion à la douleur, il s’occupait des expéditions de César dans la Grande Bretagne, qu’il fit imprimer dans ses Curiosités de la Grande Bretagne, à Londres, en 1624, in-fol., réimprimées en 1776. Il publia aussi dans le même genre Palæographia sacra, ou Antiquités relatives à l’Histoire sacrée, in-4o ; Palæographia britannica, 1744, 3 numéros. Il est mort le 3 mars 1765, et est enterré à Eastham en Essex, où on lui a érigé un monument. Outre les ouvrages d’antiquités ci-dessus, il en a publié d’autres sur les druides, sur Carausius, etc. Il a aussi composé en médecine la Description de la rate, 1723, in-folio.

STUNICA (Jacques Lopez), docteur espagnol, de l’université d’Alcala, a écrit contre Érasme et contre les notes de Jacques Le Fèvre d’Étaples ; sur les Épîtres de saint Paul. On a aussi de lui un livre curieux, intitulé Itinerarium dum Compluto Romam proficisceretur. Il mourut à Naples en 1530. Il ne faut pas le confondre avec Diego Stunica, docteur de Tolède, et religieux augustin au 16e siècle, dont nous avons un Commentaire sur Job, et d’autres ouvrages.

STUPPA (Pierre), natif de Chiavenne au pays des Grisons, parvint, par son mérite, jusqu’au grade de colonel du régiment des gardes suisses en 1685. Le roi l’employa en diverses négociations en Suisse, et lui confia l’exercice de la charge de colonel-général des Suisses, excepté les droits honorifiques, pendant la minorité de M. le duc du Maine. Stuppa la remplit avec honneur jusqu’à sa mort, arrivée le 6 janvier 1701, dans la 81e année de son âge. Comme il sollicitait un jour auprès de Louis XIV les appointemens des officiers suisses qui n’avaient pas été payés depuis long-temps, M. de Louvois, piqué de ses sollicitations, dit au roi : « Sire, on est toujours pressé par les Suisses ; si votre majesté avait tout l’argent qu’elle et les rois ses