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1569, à 45 ans ; il avait été marié deux fois. On a de lui des Notes sur l’Ancien et le Nouveau Testament, et d’autres ouvrages.

STROZZI (Tite et Hercule), deux poètes latins, père et fils, natifs de Ferrare, et tribuns de cette ville, l’un après l’autre, ont laissé des Élégies, et d’autres poésie latines, d’un style pur, tendre et agréable. Tite mourut vers 1502, à 80 ans. Hercule son fils fut tué par un rival en 1508. Les meilleures éditions de ces deux poètes sont celles d’Alde Manuce, 1513, in-8o, et de Simon de Colines.

STROZZI (Philippe), issu d’une ancienne et riche maison de Florence, fut l’un de ceux qui, après la mort du pape Clément VII, entreprirent de chasser de Florence Alexandre de Médicis, et d’y rétablir la liberté. Ayant vu que leurs sollicitations à la cour de Charles V n’avaient aucun effet, ils eurent recours au plus détestable et au plus criminel de tous les moyens, qui fut d’assassiner le prétendu usurpateur, Alexandre de Médicis. Après sa mort, Côme, son successeur, gagna sur les conjurés la bataille de Maronne, chassa les mécontens, et fit mettre en prison Philippe Strozzi. Celui-ci, prêt à subir la question une seconde fois, saisit l’épée d’un soldat et se tua lui-même en 1538. Il avait écrit sur le manteau de la cheminée de la chambre où il était renfermé ce vers de Virgile :

Exoriare aliquis nostris ex ossibus ultor.

C’était un citoyen sans faste qui voulait bien des égaux, mais point de maîtres. De son épouse, Clarice de Médicis, nièce du pape Léon X, il eut Laurent Strozzi, cardinal et archevêque d’Aix, mort à Avignon le 4 décembre 1571 ; Robert, mari de Madeleine de Médicis ; Léon, chevalier de Malte et prieur de Capoue, renommé pour ses exploits de mer, et tué au siège du château de Piombino en 1554 ; et Pierre, maréchal de France en 1554, mort le 20 juin 1558, d’une blessure qu’il avait reçue au siége de Thionville. Philippe Strozzi, fils de ce dernier, se distingua au service de la France, en plusieurs sièges et combats. Il fut fait colonel-général de l’infanterie française, et lieutenant-général de l’armée navale destinée pour les îles Açores ; mais ayant été défait près de l’île de Saint-Michel dans un combat naval, le 28 juillet 1583, il tomba entre les mains du marquis de Sainte-Croix, général de l’armée d’Espagne, qui le tua de sang-froid, contre les lois de la guerre et de l’honneur, et le fit jeter dans la mer.

STROZZI (Quiric, Cirico ou Kiriac, Cyriacus), né à Florence le 22 avril 1504, d’une famille noble, professa le grec et la philosophie avec beaucoup de réputation à Florence, à Bologne et à Pise, où il mourut en 1565, à 63 ans. On a de lui un 9e et un 10e livre en grec et en latin, ajoutés aux huit livres qu’Aristote a composés de la Répuhlique, qui méritent d’être lus des savans. Il était frère de Laurence Strozzi, célèbre et savante religieuse de l’ordre de saint Dominique, qui se rendit habile dans les langues grecque et latine, et dont en a des Hymnes et des Odes latines sur toutes les fêtes célébrées dans l’église, Paris, 1601, in-8o. Elle mourut le 10 septembre 1591, à 77 ans.

STROZZI (Thomas), célèbre jésuite italien, né à Naples en 1631, s’est distingué par ses Poésies, par son éloquence et par ses ouvrages théologiques. Il a composé un Poëme latin sur la manière de faire le chocolat ; un excellent Discours sur la liberté dont les républiques sont si jalouses ; dix Discours italiens, pour prouver que Jésus-Christ est le Messie, contre les juifs et un grand nombre de Panégyriques, qui lui ont mérité la réputation d’un des plus grands orateurs de l’Italie. On a encore de lui d’autres ouvrages.

STROZZI (Jules et Nicolas), excellens poètes italiens, qu’il ne faut pas confondre avec les précédens. Jules mourut au plus tard sous Urbain VIII, avant 1637. On a de lui Venetia ædificata, 1624, in-fol., ou 1626, in-12, ou de l’origine de la ville de Venise, qui est un très-beau poëme italien ; Barbarigo, o vero l’amico sollevato, poema eroico, Venetia, 1625, in-4o. Nicolas naquit à Florence le 3 novembre 1590, et mourut le 17 janvier 1654. On a de lui des Sylves, des Idylles, des Sonnets, deux Tragédies,