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à se rétracter. Il le fit, mais il ne changea pas de sentiment, comme un exemplaire de son livre le prouve. Il mourut à Berlin en 1707.

STOSCH (Philippe), fit des explications latines aux pierres gravées que Bernard Picard avait mises au jour. Limiers les traduisit en français, et le tout a été imprimé à Amsterdam, 1724, in-fol.

STOUFFACHER (Wernier), Suisse du canton de Schwitz, s’est rendu célèbre parmi ceux de sa nation, par la résolution qu’il prit, et qu’il exécuta, de mettre en liberté sa patrie opprimée par les vexations de Grisler qui en était gouverneur pour l’empereur Albert Ier. Ce gouverneur, après avoir usurpé sur Stouffacher une belle maison, le menaça, s’il osait se plaindre de cette injustice : celui-ci, indigné, communiqua son dessein à Gautier Furst, du canton d’Ury, et à Arnould de Melchtal, de celui d’Underwald. Après s’être associé quelques-uns de leurs amis, entre autres le fameux Guillaume Tell, qui tua Grisler, ils s’emparèrent des citadelles qu’Albert avait fait construire pour les contenir, secouèrent le joug, et firent une ligue qui fut l’origine de la liberté de la république des cantons suisses. Ceci se passa en 1306. La mort de l’empereur Albert, tué l’année suivante par Jean, duc de Souabe, son neveu, fut très-favorable à cette révolution.

STOUP. Voyer Stuppa.

STOW (Jean), natif de Londres, où il mourut le 5 avril 1605, est auteur d’une Chronique d’Angleterre, in-fol. qui est fort estimée, et d’une Description de Londres, in-4o, en anglais.

STRABON, très-célèbre géographe, philosophe et historien grec, natif d’Amasie, et originaire de Gnosse, ville de Crète, fut disciple de Xénarchus, philosophe péripatéticien, et s’attacha ensuite à la secte des stoïciens. Il était lié d’une étroite amitié avec Cornélius Gallus, gouverneur d’Égypte, et voyagea en divers pays pour y observer la situation des lieux et les coutumes des peuples. Il florissait sous Auguste, et mourut sous Tibère, vers l’an 25 de Jésus-Christ, dans un âge fort avancé. Il avait composé plusieurs ouvrages dont il ne nous reste que sa Géographie, en 17 livres. Il y fait paraître tant d’érudition, de jugement et d’exactitude, que son ouvrage passe avec raison pour le plus excellent livre qui nous reste des anciens sur la géographie. Les meilleures éditions de Strabon sont celles de Paris, en grec et en latin, 1620, in-fol., et d’Amsterdam, 1707, 2 vol. in-fol. La première édition latine est de 1472, in-fol. Il y en a une d’Amsterdam, 1652, 2 vol. in-12.

STRABON. Voyez Walafride.

STRADA (Famien), célèbre jésuite du 17e siècle, natif de Rome, est auteur de l’Histoire des guerres des Pays-Bas. Cette histoire est écrite en beau latin, mais elle est trop partiale en faveur des Espagnols ; elle est divisée en deux décades, dont la première parut à Rome en 1640, la seconde en 1647, in-fol. ; c’est la meilleure édition : il y en a une traduction française, Bruxelles, 4 vol. in-12. Strada mourut en 1649. On a de lui d’autres ouvrages. Jacques Strada, natif de Mantoue, s’acquit de la réputation dans le 16e siècle par son habileté à dessiner les médailles anciennes. Octave Strada son fils publia les Vies des empereurs, avec leurs médaillons, en 1615, in-fol.

STRADAN (Jean), peintre flamand, né à Bruges en 1530, alla se perfectionner en Italie, et excella surtout dans les tableaux d’histoire, d’animaux et de chasses : il a peint à l’huile et à fresque. Il mourut à Florence en 1604.

STRAFFORT (Thomas Wentvorth, comte de), parut à Charles Ier un sujet qui lui pourrait être utile ; il l’avait vu dans le parlement combattre l’autorité royale d’une manière si efficace, qu’il espérait s’en faire un rempart contre l’autorité des parlements. Le roi, dans cette vue, le créa comte de Straffort, et ne se trompa pas ; il devint vice-roi d’Irlande, et se mit à dos toute la nation. Les murmures dégénérèrent en séditions. Le comte de Straffort n’y trouva d’autre remède que de conseiller à Charles de le sacrifier au ressentiment de la nation, qui le fit périr sur un échafaud le 12 mai 1641. Charles s’en repentit dans la suite, et regarda sa mort cruelle comme une punition de la mort du comte de Straffort, à laquelle il avait consenti