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armes pour le livrer à l’étude avec plus de liberté, et publia un grand nombre d’ouvrages en vers et en prose qui lui ont acquis une réputation immortelle. Il composa, avec M. Addisson, Le Spectateur, Londres, 1733, 8 vol. in-12, traduit en français, 9 vol. in-12 ou 3 in-4o ; puis Le gardien, Londres, 1734, 2 vol. in-12, et eut divers emplois honorables en Angleterre. Il mourut paralytique à Langunner, près de Caermathen, en 1729. C’est lui qui est auteur du Tatler, Londres, 1733, 4 vol. in-12 ; de la Bibliothèque des dames, et de plusieurs comédies, 1736, in-12.

STEEN (Jean), né à Leyde en 1656, prit du goût pour la peinture ; mais son père, qui était brasseur, n’osant pas se fier à son art, lui donna une brasserie dont il eut bientôt dissipé les fonds par la plus basse crapule. Il prit ensuite un cabaret dont il buvait plus de vin qu’il n’en vendait ; et quand il n’en avait plus il se mettait à peindre des tabagies. Son génie lui tint lieu d’instruction ; peu de peintres ont mieux caractérisé leurs compositions. Il peignit aussi des sujets d’histoire, qui ne manquent pas de noblesse. La fille de son maître Van-Goyen, qu’il avait épousée, lui laissa six enfans ; il épousa une veuve qui en avait deux, surcroit de misère dans laquelle il mourut en 1689.

STEENWICK (Henri), excellent peintre, surtout dans la perspective et dans l’architecture, naquit à Steenwick en Flandre vers 1550. Il avait une parfaite intelligence du clair-obscur, et il se plaisait à représenter des nuits et des lieux dont l’obscurité était interrompue par des feux. Ses effets de lumière sont admirables, et ses tableaux sont très-finis. Il mourut en 1603. Il eut un fils, nommé Nicolas, qui hérita de son goût et de ses talens, et deux célèbres élèves, savoir : Peter Neef père et fils. Sa veuve réussissait aussi a peindre des perspectives.

STEINBOCK (Magnus), né à Stockholm en 1664, se distingua dans les guerres de Charles XII ; mais quand son maître fut passé en Turquie, il devint l’unique espérance de son pays. Il réussit assez bien à apaiser les dissensions qui s’élèvent si facilement dans un pays dont le maître est absent. Il réussit même à repousser les Danois, qui, profitant de l’absence du roi, étaient entrés en Suède avec des troupes nombreuses et aguerries, et les défit à Gadenbusch en 1712, avec une armée de 13000 hommes ramassés à la hâte. C’était assez d’en imposer aux ennemis par cette défaite. Il voulut les attaquer à son tour, brûla Altena, força Tonningen, sous le canon de laquelle il perdit son armée, en 1713. À son retour en 1715, le roi de Suède le fit mettre en prison à Friderichstadt, où il mourut le 23 février 1717.

STEINGEL (Charles), bénédictin allemand du 17e siècle, a donné une histoire de son ordre en Allemagne, 1619 et 1638, 2 vol. in-fol. ; une Histoire de saint Joseph, Monaci, 1616, in-8o, recherchée à cause des singularités qu’elle renferme, et les jolies figures dont elle est ornée.

STELLA (Jacques), peintre célèbre du 17e siècle, naquit à Lyon en 1596. Après avoir étudié le dessin, il alla en Italie, où il fit des ouvrages de peinture, de gravure et de dessin très estimés. De retour en France, le cardinal de Richelieu le présenta au roi. Sa majesté lui donna une pension de 1000 livres, avec un logement dans les galeries du Louvre, et l’employa. Son goût le portait à représenter des jeux d’enfans et des pastorales. Il réussit également dans les grands sujets. Stella mourut en 1647, à 51 ans. Antoine Boussonet Stella, son neveu et son élève, était natif de Lyon, et imita beaucoup son oncle. Il mourut en 1682, dans un âge fort avancé. Jacques Stella avait aussi une nièce, qui a excellé dans la gravure, et dont les estampes sont comparables à celles des plus grands maîtres.

STELLA (Jules-César), poète latin du 16e siècle, natif de Rome, dont on a les deux premiers livres d’un poëme intitulé La Colombéide, ou les Expéditions de Christophe Colomb dans le Nouveau-Monde, Londres, 1585, in-4o. Ce poëme fut admiré de Muret et des autres savans ; quoique Stella n’eût que 20 ans lorsqu’il le composa, il ne le finit pas.

STELLART (Prosper), savant religieux de l’ordre des augustins, était Flamand, et mourut en 1626, à 39 ans,