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la chronologie et la langue des anciens Grecs ; Plutarchus de Iside, grec et latin, Cantabrigiæ, 1744, in-8o ; l’Indifférence en fait de religion inexcusable, 1748, in-12 ; Principes de religion, 1763.

STAAL (Madame de), connue d’abord sous le nom de mademoiselle de Launai, était née à Paris d’un père qui était peintre, et qui, ayant été obligé de sortir du royaume, la laissa dans la misère, encore enfant. Le hasard la fit élever avec distinction au prieuré de Saint-Louis de Rouen ; mais la supérieure de ce monastère, à laquelle elle devait son éducation, étant morte, mademoiselle de Launai retomba dans une extrême indigence, et se voyant sans ressource, elle fut obligée d’entrer en qualité de femme de chambre chez madame la duchesse du Maine. Comme elle n’était nullement propre à remplir les devoirs qu’exige ce service, elle vécut dans l’obscurité et dans la tristesse jusqu’au temps où une aventure singulière, et à laquelle il ne semblait pas qu’elle dût prendre aucune part, l’en tira d’une manière très-glorieuse. Une jeune demoiselle de Paris d’une grande beauté, nommée Têtard, contrefit la possédée par le conseil de sa mère. Tout Paris, la cour même, accourut pour voir cette prétendue merveille, et comme on ne parlait d’autre chose, mademoiselle de Launai s’avisa alors d’écrire à cette occasion une lettre pleine d’esprit à M. de Fontenelle. Cette lettre fut admirée de tout le monde, et madame la duchesse du Maine en ayant su l’auteur, reconnut dans sa femme de chambre des talens qu’elle n’y avait pas même soupçonnés. Depuis ce moment, elle employa mademoiselle de Launai dans toutes les fêtes qui se donnaient à Sceaux. Celle-ci faisait des vers pour quelques-unes des pièces que l’on y jouait, dressait les plans de quelques autres, et était consultée dans toutes. Elle s’acquit bientôt l’estime et la confiance de la princesse, et l’amitié de MM. de Fontenelle, de Tourreil, de Valincourt, de Chaulieu, de Malezieu, et des autres personnes de mérite qui fréquentaient sa cour. Elle fut enveloppée, sous la régence de M. le duc d’Orléans, dans la disgrâce de madame la duchesse du Maine, et renfermée pendant près de deux ans à la Bastille, d’où étant sortie, cette princesse, par reconnaissance, lui fit épouser M. de Staal, lieutenant aux gardes suisses, et depuis capitaine et maréchal-de-camp. Elle avait refusé d’épouser le célèbre M. Dacier. Madame de Staal mourut en 1760. On a imprimé depuis sa mort les Mémoires de sa vie en 3 vol. in-12, composés par elle-même. La matière n’en est pas fort importante, mais ils sont très-bien écrits. Le style en est pur, clair et élégant. On y a ajouté depuis un quatrième vol. qui contient deux jolies comédies, dont l’une est intitulée L’Engouement, et l’autre La Mode. Elles ont été jouées à Sceaux.

STACE (Publius Papinius Statius), célèbre poète latin du 1er siècle, était natif de Naples, et fils de Stace, lequel étant né en Épire, alla à Rome enseigner la poésie et l’éloquence, et eut pour disciple Domitien. Stace, le poète, s’acquit les bonne grâces de ce prince, et lui dédia ses poèmes de la Thébaïde et de l’Achilléide. Il mourut à Naples, vers l’an 100 de Jésus-Christ. Outre sa Thébaïde, en 12 livres, et son Achilléide, en 2 livres, nous avons encore de lui ses Sylves, en 5 livres, dont le style est plus pur, plus agréable et plus naturel que celui de la Thébaïde et de l’Achilléide ; mais quoique ce poète ait été très-estimé de plusieurs savans, il n’approche en aucune sorte de Virgile ni des autres excellens poètes du siècle d’Auguste. Les éditions les plus recherchées sont la première de Rome, 1475, in-fol. ; celle de Barthius, 1664, 3 vol. in-4o ; celle cum notis variorum, Leyde, 1671, et celle ad usum Delphini, 1685, 2 vol. in-4o. Cette dernière édition est très-rare.

STACKHOUSE (Thomas), célèbre théologien anglais, s’est acquis beaucoup de réputation par ses écrits contre Tyndal, Collins et Woolston. Il est mort en 1752. Ses principaux ouvrages sont 1o le Sens littéral de l’Écriture, etc., qui a été traduit en français, 3 vol. in-12 ; 2o un Corps complet de théologie, dont on a aussi une traduction française ; 3o une Histoire générale de la Bible. Tous ces ouvrages sont très-estimés.