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la liberté à Dieu et aux créatures, et veut que tout se fasse nécessairement. Système monstrueux et le plus extravagant qui puisse jamais entrer dans l’esprit de l’homme ! C’est attribuer à la Divinité tout ce que les poètes païens ont osé chanter de plus infâme contre leurs dieux profanes ; c’est le rendre le sujet de tous les crimes qui se commettent dans l’univers et de toutes les infirmités mondaines, puisque, selon Spinosa, il n’y a point d’autre agent et d’autre patient que Dieu, par rapport au mal physique et au mal moral. Les absurdités du spinosisme ont été parfaitement bien réfutées par un très-grand nombre d’auteurs, et surtout par Jean Bredembourg, bourgeois de Roterdam, Roterdam, 1675, in-4o ; par Cuper dans ses Arcana atheismi revelata, Roterdam, 1676, in-4o ; par dom François Lami, bénédictin ; par Jacquelot, dans son Traité de l’existence de Dieu ; par Le Vassor, dans son Traité de la véritable religion, imprimé à Paris en 1688, etc. L’abbé Lenglet a publié la réfutation de Spinosa par Fénélon, Lami, et le comte de Boulainvilliers, avec la vie de Spinosa par Colerus, Bruxelles, 1731, in-12, qui a été supprimée, et qui est plus rare que la Clef du sanctuaire ; elle est du même format. Il y a une autre Vie de Spinosa par un de ses sectateurs, 1712, in-8o rare. Il y a encore de Spinosa, R. Descartes, Principiorum phiiosophiæ partes Ia et IIa more geometrico demonstratæ, Amsterdam, 1667, in-4o ; De jure ecclesiasticorum, 1665, in-12. Au reste, Spinosa avait un tel désir d’immortaliser son nom, qu’il eût sacrifié très-volontiers à cette gloire la vie présente, eût-il fallu être mis en pièces par un peuple mutiné ; autre vanité ridicule dans un athée.

SPINOSA (Jean), auteur espagnol du 16e siècle, natif de Belovado, fut secrétaire de dom Pedro de Gonzales de Mendoza, capitaine général de l’empereur dans la Sicile. Il rendit de grands services à l’État, et composa, entre autres livres, un Traité à la louange des femmes, en espagnol, Milan, 1580, in-4o.

SPIRIDION (Saint), évêque de Trimithunte dans l’île de Chypre, assista au concile général de Nicée en 325. Il est illustre par ses miracles.

SPIZÉLIUS (Théophile), laborieux écrivain protestant du 17e siècle, né le 11 septembre 1639, est auteur de plusieurs ouvrages, dont les plus connus sont deux traités, l’un intitulé Felix litteratus, 2 vol. in-8o, et l’autre Infelix litteratus, 2 vol. in-8o. Il prétend faire voir, dans ces deux ouvrages, les vices des gens de lettres, et les malheurs qui leur arrivent quand ils étudient par de mauvais motifs, et plutôt pour eux-mêmes, que pour Dieu et le prochain. Sacra bibliothecarum illustrium arcana detecta, 1668, in-8o. Il mourut le 7 janvier 1691, laissant une fille.

SPON (Charles), médecin et poète latin du 17e siècle, mort à Lyon sa patrie le 21 février 1684, pratiqua la médecine à Lyon avec réputation, et publia la Pharmacopée de Lyon, plusieurs ouvrages de sa composition et d’autres habiles écrivains.

SPON (Jacob), fils du précédent, et savant antiquaire, naquit à Lyon en 1647, et fut élevé dans la religion prétendue reformée. Il se fit recevoir docteur en médecine à Montpellier, alla en Italie avec M. Vaillant, antiquaire du roi, et voyagea ensuite en Dalmatie, dans la Grèce et dans le Levant. Il sortit de France un peu avant la révocation de l’édit de Nantes, pour aller s’établir à Zurich où son père avait eu droit de bourgeoisie ; mais il mourut en chemin, à Vevay, ville située sur le lac Léman, le 25 décembre 1685. On a de lui un grand nombre d’ouvrages. Les principaux sont 1o Voyages d’Italie, de Dalmatie, de Grèce et du Levant, faits en 1675 et 1676, par Jacob Spon et Georges Wheler, imprimés à Lyon en 1677, 3 vol. in-12, et réimprimés à la Haye en 1680 et en 1689, en 2 vol. in-12. Ce voyage est curieux, savant et utile pour la connaissance des antiquités ; 2o Réponse à la critique publiée par M. Guillet contre ses voyages, in-12 ; 3o Recherches curieuses d’antiquité, 1683, in-4o, estimées ; 4o Histoire de Genève, dont la plus ample édition est en 2 vol. in-4o, avec des notes savantes et estimées ; 5o Miscellanea eruditæ antiquitatis, in-fol., bon ouvrage pour la connaissance des