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landais, avait déjà conduit une flotte aux Indes orientales, lorsqu’il fut chargé par la compagnie d’aller faire la guerre aux Espagnols dans la mer du Sud. Il partit de Zélande le 8 août 1614, avec six navires chargés pour les Moluques. En entrant dans le détroit, ses équipages voulaient retourner en Hollande ; mais il tint ferme à remplir ses instructions. Un petit vaisseau s’échappa ; il en avait perdu un près de Rio de la Plata, de sorte qu’il ne sortit du détroit qu’avec quatre vaisseaux, au mois de mai 1615. Il rencontra six galions de guerre espagnols sur les côtes du Pérou, il leur livra un sanglant combat, et en coula bas les trois principaux. Il arriva le 10 mars 1616 à Ternate, fit arrêter à Java le vaisseau de Le Maire, et rentra dans les ports de Hollande le 1er juillet 1617. Son Voyage se trouve dans le Recueil de ceux de la compagnie des Indes hollandaise.

SPINA (Alexandre), religieux dominicain du couvent de Sainte-Catherine de Pise. Ayant entendu dire qu’un particulier, ayant inventé les lunettes vers l’an 1295, ne voulait pas en découvrir le secret, trouva le moyen d’en faire de son invention en 1298, et le publia. Il mourut en 1313.

SPINA (Barthélémi), habile dominicain, natif de Pise, fut maître du sacré Palais, et l’un de ceux que le pape choisit pour assister à la congrégation destinée à examiner les matières que l’on devait proposer au concile de Trente. Il mourut en 1546, à 72 ans. On a de lui divers ouvrages en 3 vol. in-fol. Il ne faut pas le confondre avec un autre religieux, nommé Alfonse Spina, qui, de juif qu’il était, se fit religieux de l’ordre de saint François, à Valladolid. C’est ce dernier qui est l’auteur du livre intitulé Fortalitium fidei, composé vers 1439, et imprimé plusieurs fois in-fol.

SPINA (Jean de l’Épine, ou), fameux ministre calviniste, avait été religieux augustin ; il fut perverti par Jean Rabec en le voulant convertir, assista au colloque de Poissy, et eut en 1566, avec du Rosier, une célèbre conférence contre deux docteurs catholiques. Il échappa au massacre de la Samt-Barthélemi, et mourut à Saumur en 1594. On a de lui plusieurs livres de morale et de controverse, imprimés à Lyon, in-8o, en différentes années.

SPINCKES (Nathanael), fut successivement chapelain de divers seigneurs, curé de différentes paroisses, et prébendier de diverses collégiales. En 1690, il perdit tous ses bénéfices pour n’avoir pas voulu prêter serment au roi Guillaume. Ceux de son parti l’élurent évêque sans évêché ; mais comme son troupeau n’était pas nombreux il employa son loisir à la composition de différens livres. Il mourut le 28 juillet 1727, et fut enterré à Saint-Paul de Londres, où l’on voit une inscription à sa louange. Ses ouvrages sont des livres de piété, comme De la confiance en Dieu, Dévotions journalières, etc. ; ou des livres relatifs à l’église d’Angleterre, comme Plan d’une communion catholique, De la nouvelle liturgie, etc.

SPINELLO, fameux peintre, natif d’Arezzo, s’acquit, sur la fin du 14e siècle, une grande réputation par ses tableaux. On dit que dans sa chute des mauvais anges il représenta Lucifer sous la forme d’un monstre si hideux, qu’il en fut lui même effrayé, et que dans un songe il crut voir le diable, tel qu’il était dans son tableau qui lui demandait pourquoi il l’avait peint d’une manière si effroyable. On ajoute que depuis ce songe le pauvre Spinello eut toujours la vue égarée et l’esprit troublé.

SPINOLA (Ambroise), l’un des plus grands généraux du 17e siècle, était de l’illustre maison de Spinola, qui est divisée aujourd’hui en plusieurs branches dont les unes sont établies en Italie et les autres en Espagne. Il se mit à la tête de 9000 Italiens, et alla servir dans les Pays-Bas, où il se signala par son courage et par ses belles actions. Le siège d’Ostende traînant en longueur, l’archiduc d’Autriche le chargea du commandement, et il emporta cette place célèbre en 1604, par composition. Il fut ensuite nommé général des armées d’Espagne dans les Pays-Bas, et s’y soutint, quoiqu’il eût en tête le comte Maurice de Nassau, le plus habile capitaine de son temps. Il rendit plusieurs autres grands services à l’empereur dans le Palatinat, et prit Breda en 1625. Ayant été rap-