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cadémie des Sciences l’avait choisi pour correspondant, la société de Médecine pour associé, et différentes académies d’Allemagne lui avaient donné place dans leur corps. En septembre 1783, M. Cadet de Vaux a donné une traduction française des Instituts de chimie, que Spielman avait donnés en latin, 1770, 2 vol. in-12.

SPIERRE (François), dessinateur et graveur, natif de la Lorraine, dont les ouvrages sont rares et estimés. La Vierge qu’il a gravée d’après le Corrège passe pour son chef-d’œuvre. Il vivait à la fin du 17e siècle.

SPIFAME (Jacques-Paul), natif de Paris, descendait d’une noble et ancienne famille originaire de la ville de Lucques en Italie. Il était fils de Jean Spifame, seigneur de Passy, et devint successivement conseiller au parlement, président aux enquêtes, maître des requêtes et conseiller d’état. Dans la suite, ayant embrassé l’état ecclésiastique, il fut fait chanoine de Paris, chancelier de l’université, abbé de Saint-Paul de Sens, grand-vicaire de Charles, cardinal de Lorraine, archevêque de Reims, enfin évêque de Nevers en 1547. Il assista à l’assemblée des états tenus à Paris en 1557 ; puis, se laissant entraîner par les erreurs de Calvin, et par l’amour d’une femme veuve d’un procureur nommé Legrèle, qu’il entretenait du vivant de son mari, il se retira à Genève en 1559. Spifame s’y fit estimer de Calvin, et rendit de grands services aux protestans, qui l’envoyèrent à Francfort demander du secours à l’empereur, mais ayant été soupçonné de négocier sous main pour rentrer dans l’église catholique, et ayant été accusé d’avoir fait un faux contrat de mariage avec la femme qu’il avait (il était daté du 2 août 1539, et il lui fut prouvé qu’il n’y avait que deux ans qu’il l’avait fabriqué), il fut condamné à avoir la tête tranchée, ce qui fut exécuté à Genève le 23 mars 1566. On a de lui quelques écrits et la Harangue qu’il prononça à Francfort, dans les mémoires de Castelnau et de Condé.

SPIFAME (Raoul), frère du précédent, avocat au parlement de Paris, ne manquait pas de bon sens ni d’imagination, ni même de connaissances ; mais il avait un caractère d’originalité, une trempe de bizarrerie, une sorte d’aliénation d’esprit qui le firent interdire. Il mourut en novembre 1563. Nous avons de lui un livre rare et recherché des curieux, intitulé : Dicearchiæ Henrici regis christianissimi progymnasmata, in-8o, sans date ni lieu d’impression. Ce volume contient 309 arrêts de sa composition, qu’il suppose avoir été rendus par Henri II en 1556. Il devait y en avoir 600, mais il n’y a eu que ces 309 imprimés. Il y en a beaucoup qui ne sont que la production d’une imagination échauffée contre sa famille qui l’avait fait interdire, et contre les juges qui l’avaient interdit. Il y en a un entre autres qui casse l’arrêt du parlement qui lui défendait de faire imprimer ses ouvrages de droit et de poésies ; un autre qui condamne Gaillard Spifame son frère aîné comme concussionnaire, qui par des rapines soutenues des falsifications les plus criminelles a fait périr M. de Lautrec, et perdre à la France le royaume de Naples. Mais au milieu de ces productions bizarres, il s’en trouve de très-sensées, et qui ont eu déjà leur exécution, telles que le commencement de l’année au 1er janvier, l’abolition des justices seigneuriales dans les grandes villes. Il y en a pour la police et l’embellissement de Paris, qui ont eu leur exécution, telles que la jonction des îles du palais, le pont de la Tournelle, le port Saint-Bernard, le projet d’augmenter la bibliothèque du Roi, en lui donnant un de tous les livres qui s’impriment, et d’autres qu’il serait bon d’exécuter. M. Auffray a extrait les arrêts de cette espèce dans un livre qu’il a publié sous ce titre : Vues d’un politique du 16e siècle, Paris, 1775, in-8o. Il y a eu un Martin Spifame, gentilhomme, qui a fait imprimer ses poésies en 1583, in-16, dédiées à Henri III. Enfin cette famille a fini par Jean Spifame, chevalier, sieur des Granges, mort en 1643.

SPIGELIUS (Adrien), célèbre anatomiste, né à Bruxelles en 1578, fut professeur en anatomie et en chirurgie à Padoue, et mourut en 1605. Ses ouvrages anatomiques en latin sont imprimés à Amsterdam, 1545, in-fol.

SPILBERG (Georges), amiral hol-