Page:Ladvocat - Dictionnaire historique - 1822 - Tome 5.djvu/57

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

De retour en France, le duc d’Anjon, qui était parvenu à la couronne sous le nom de Henri III, le fit grand-maître de sa garde-robe, et capitaine du château de Vincennes. Souvré se trouva à la bataille de Coutras en 1587. Il rendit des services considérables au roi Henri IV, qui le fit gouverneur de Louis XIII, dont il fut premier gentilhomme de la chambre. Il devint maréchal de France en 1615, et mourut en 1626, à 84 ans. Jacques de Souvré son fils se signala par sa valeur en plusieurs occasions, et devint grand-prieur de France. Il mourut le 22 mai 1670, à 70 ans. C’est lui qui fit bâtir l’hôtel du Temple à Paris, pour être la demeure ordinaire des grands-prieurs de France. Cette maison finit par Anne, morte en 1715, qui avait épousé le marquis de Louvois.

SOUZA (Louis de), fit profession chez les dominicains en 1614, et mourut en 1633. C’est un des meilleurs historiens portugais, dont on a une Vie de dom Barthélemi-des-Martyrs, Paris, 1760, 2 vol. in-8o. C’est celle qui est traduite en français, 1664, in-8o ou in-4o ; Histoire de saint Dominique, 3 vol in-fol.

SOZIGÈNES. Voy. Sosigènes.

SOZOMÈNE (Hermias), fameux historien ecclésiastique du 5e siècle, surnommé le Scolastique, était natif de Salamine dans l’île de Chypre. Il fréquenta long-temps le barreau à Constantinople, et mourut vers 450. Il noua reste de lui une Histoire ecclésiastique en grec, depuis l’an 324 jusqu’à l’an 439, dans laquelle il décrit l’usage et les particularités de la pénitence publique. Il y donne de grands éloges à Théodore du Mopsueste, et paraît favoriser les erreurs des novatiens. Cette Histoire a été traduite en français par le président Cousin. L’original se trouve avec Eusèbe, et dans la Bibliothèque des Pères.

SPAGNOLI (Baptiste), général de l’ordre des carmes, et poète latin, surnommé Mantuan, parce qu’il était natif de Mantoue, s’acquit de la réputation par ses ouvrages et par sa capacité dans les grandes affaires. Il avait une grande faciliter à faire des vers ; mais il en abusa, et en fit un trop grand nombre, ce qui les rend moins parfaits. Il mourut le 20 mars 1516, à 68 ans. Ses ouvrages ont été recueillis et imprimés à Venise, 1499, in-4o ; à Paris, 1502, in-fol. ; 1513, 3 vol. in-fol., et Anvers, 1576, en 4 vol. in-8o. Il ne ressemble à Virgile que par son surnom. On lui reproche avec raison ses satires, le mélange du sacré et du profane, et ses invectives indécentes contre les ecclésiastiques et contre l’Église de Rome. Voici comme il en parle dans son poëme de la Calamité des temps, qui a été traduit en français :

Vivere qui sanctè cupitis, discedite Româ,
Omnia cùm liceant, non licet esse bonum. Venalia nobis
Templa, sacerdotes, altaria, sacra, coronæ,
Ignis, thura, preces, cœlum est venale, Deusque.

SPANHEIM (Frédéric), naquit à Amberg, dans le haut Palatinat, le 1er janvier 1600, de Wigand Spanheim, homme docte et conseiller ecclésiastique de l’électeur palatin. Spanheim disputa, en 1626, une chaire de philosophie à Genève, et l’emporta. L’année suivante, il s’y maria avec Charlotte du Port, demoiselle de condition du Bas-Poitou, qui descendait en droite ligne, du côté maternel, de Guillaume Budé. Il succéda, en 1631, à une chaire de théologie que Benoit Turetin laissait vacante, et remplit cette chaire avec tant de distinction, qu’il fut appelé à Leyde, en 1642, pour y remplir la même place. Il y soutint et y augmenta même sa réputation. Mais ses grands travaux lui causèrent une maladie dont il mourut au mois de mai 1649, à 49 ans. Ses principaux ouvrages sont 1o le Soldat suédois, in-8o ; 2o le Mercure suisse, in-8o ; 3o Commentaires historiques de la vie et de la mort de messire Christophe, vicomte de Dhona, in-4o ; 4° Dubia evangelica, 1700, 2 tom. in-4o ; 5o Exercitationes de gratiâ universali ; 6o Vie de l’électrice Palatine, in-4o ; 7o des Harangues, etc. Il laissa sept enfans, dont les deux aînés devinrent très-illustres. Voy. les articles suivans.

SPANHEIM (Frédéric), second fils du précédent, fut professeur de théologie à Leyde, où il s’acquit une grande réputation, et où il mourut le 18 mai 1701, à 69 ans, laissant un