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prit des mesures efficaces pour les chasser de la France. Elle mourut le 9 février 1450, au château du Mesnil, à un quart de lieue de Jumièges. Son corps fut porté au château de Loches, où il fut enterré au milieu du chœur de l’église collégiale, à laquelle elle avait fait de grands biens. On y voit son tombeau, qui est de marbre blanc. On trouve dans les œuvres de Melin de Saint-Gelais le quatrain suivant sur Agnès Sorel, que l’on attribue au roi François Ier.

Plus de louange et d’honneur tu mérite,
La cause étant de France recouvrer,
Que ce que peut dedans un cloître ouvrer,
Close nonain, ou bien dévot ermite.

SOREL, sieur de Souvigny (Charles), historiographe de France, était fils d’un procureur de Paris, et naquit en cette ville en 1599. Il fut élevé par Charles Bernard son oncle, premier historiographe de France, auquel il succéda dans cet emploi en 1635. Il mourut le 9 mars 1674. On a de lui un très-grand nombre d’ouvrages, dont le plus connu et le plus important est sa Bibliothèque française, in-12. On estime principalement la seconde partie de cet ouvrage, parce qu’il y donne des jugemens exacts sur plusieurs de nos historiens ; Nouvelles françaises, 1623, in-8o ; Le Berger extravagant, 3 vol. in-8o ; Francion, 2 vol. in-12, fig.

SOSIGÈNES, habile astronome égyptien, que César fit venir à Rome pour réformer le calendrier, et qui inventa l’année Julienne, qui commence l’an 45 avant J.-C.

SOSTRATE DE GNIDE, célèbre architecte et ingénieur grec, fut en grande estime auprès de Ptolomée Philadelphe, roi d’Égypte, vers 273 avant J.-C. Il bâtit, par ordre de ce prince, le fanal de l’île de Pharos, proche d’Alexandrie. Ce superbe édifice fut regardé comme l’une des merveilles du monde. Sostrate y avait mis une inscription qui portait son nom, afin de faire connaître à la postérité qu’il en avait été l’architecte.

SOTADE, ancien poète grec, natif de Maronée, ville de Thrace, inventa une sorte de vers ïambiques irréguliers et rétrogrades, qu’on appela, de son nom, vers Sotadiques. Ses poésies étaient lascives, et remplies de médisance et de satires mordantes contre les personnes les plus respectables ; mais son impudence ne demeura pas impunie, car Ptolomée Philadelphe, roi d’Égypte, contre lequel il avait osé écrire, le fit enfermer dans un coffre de plomb, et jeter dans la mer. Les écrits de ce poète ne sont point parvenus jusqu’à nous.

SOTELO (Louis), zélé missionnaire de l’ordre de saint François, alla faire des missions au Japon, d’où il fut envoyé en qualité d’ambassadeur du roi Oxus, catéchumène, vers Paul V. Ce pape le reçut très-bien, le nomma évêque au Japon et l’y renvoya ; mais, en y arrivant, il fut mis en prison à Omura, ville du Japon, et souffrit peu après le martyre en 1624. On a de lui une lettre qu’il écrivit de sa prison à Urbain VIII, et qui fut remise à ce pontife par le père Collado, dominicain. Le père Wading assure l’authenticité de cette lettre.

SOTER (Saint), natif de Fondi, succéda au pape Anicet le 1er janvier 162 de J.-C. Il fit paraître une grande charité envers les pauvres, et souffrit le martyre le 22 avril 171, durant la persécution de Marc-Antonin-le-Philosophe. C’est sous son pontificat que commença l’hérésie de Montan, en 171.

SOTO (Dominique, célèbre dominicain espagnol, et l’un des plus savans théologiens scolastiques du 16e siècle, naquit à Ségovie en 1494, d’un père qui était jardinier. Il devint professeur de philosophie à Burgos, puis confesseur de l’empereur Charles V. Il parut avec éclat au concile de Trente, et dédia aux pères de ce concile, en 1547, ses deux livres De Naturâ et Gratiâ, Paris, 1549, in-4o. Il refusa l’évêché de Ségovie, et mourut à Salamanque le 15 novembre 1560, à 66 ans. On a de lui des Commentaires sur l’Épître aux Romains, 1550, in-fol., et sur le Maître des sentences, in-fol. ; des traités De Justitiâ et Jure, in-fol. ; De tegendis secretis, in-8o.

SOTO (Fernand de), gentilhomme portugais, et général de la Floride en Amérique, accompagna François Pizaro dans la conquête du Pérou, et eut grande part aux trésors de ce pays en 1532. Quelques années après, l’em-