Page:Ladvocat - Dictionnaire historique - 1822 - Tome 5.djvu/48

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des Précieuses, chacune en un acte, la première en prose, la seconde en vers ; enfin le Dictionnaire des Précieuses, Paris, 1661, 2 vol. in-8o.

SOMERS (Jean), grand chancelier d’Angleterre, naquit à Worcester en 1652. Il se distingua par son éloquence dans le parlement d’Angleterre, eut plusieurs charges considérables, et devint grand-chancelier du royaume en 1697. Il perdit cette place en 1700, et fut élu président de la société Royale de Londres. On le mit à la tête du conseil en 1708, mais on lui ôta encore cette place en 1710, après le changement du ministère. Il mourut en 1716, après être tombé en enfance, et avoir été le plus grand protecteur des savans en Angleterre. On a de lui quelques ouvrages en anglais, qui sont estimés.

SOMMIER (Jean-Claude), Franc-Comtois, curé de Champs, conseiller d’état de Lorraine, archevêque de Césarée, et grand-prévôt de l’église collégiale de Saint-Diez, où il mourut en 1737, à 76 ans, a donné l’Histoire dogmatique de la religion, 6 vol. in-4o ; celle du saint Siège, 7 vol. in-8o, qui a été mal reçue en France.

SOMNER (Guillaume), habile antiquaire anglais au 17e siècle, naquit à Cantorbéry en 1606. Il fut très-attaché au roi Charles Ier, et publia en 1648 un poëme sur les souffrances et sur la mort de ce prince. Il se rendit très-habile dans le saxon et dans toutes les langues de l’Europe, anciennes et modernes, et mourut en 1699. Ses principaux ouvrages sont 1o un excellent Dictionnaire saxon, imprimé à Oxford en 1659, in-fol. ; 2o les Antiquités de Cantorbéry, Londres, 1640, in-4o ; 3o une Dissertation sur le Portus Iccius, in-8o, etc.

SONNES (Léonard), naquit en 1692, dans le diocèse d’Auch, et prit l’ordre de prêtrise à Rouen, ou son père s’était établi. Son attachement au parti contraire à la bulle Unigenitus nuisit à son avancement. Il mourut en 1757. C’est de lui que sont les Anecdotes jésuitiques et ecclésiastiques, 1760, in-12.

SONNIUS (François), l’un des plus doctes théologiens de l’université de Louvain, était natif d’un petit village de Brabant, nommé Son, d’où il prit le nom de Sonnius. Il fut envoyé à Rome par Philippe II, roi d’Espagne, pour l’érection des nouveaux évêchés dans les Pays-Bas, qu’il obtint. À son retour, il fut nommé évêque de Bois-le-Duc, puis d’Anvers. Il conféra avec Mélanchton et avec Mathias Flaccus Illyricus, assista au concile de Trente, et mourut le 30 juin 1576. On a de lui quatre livres de la Démonstration de la religion chrétienne par la parole de Dieu, Anvers, 1557, in-4o, et d’autres ouvrages.

SOPHOCLE, très-célèbre poète grec, surnommé l’Abeille et la Syrène attique, à cause de l’excellence de ses tragédies et de la douceur de ses vers, naquit à Athènes, 495 avant J.-C. Il signala son courage en diverses occasions, et fut général de l’armée athénienne avec Périclès. Il suivit en même temps le goût qu’il avait pour la poésie dramatique, et porta la tragédie grecque au plus haut degré de perfection. Cicéron l’appelle un poète divin, et raconte que les enfans de Sophocle l’ayant voulu faire interdire, à cause de son grand âge, comme s’il eût été en enfance, il présenta à ses juges son Œdipe à Colonne, tragédie qu’il venait d’achever, afin de leur prouver par cette pièce qu’il avait toute sa présence d’esprit. Les juges, l’ayant lue, le renvoyèrent absous avec de grands éloges pour une si belle tragédie. On dit qu’ayant remporté le prix aux jeux olympiques, malgré son grand âge, il en mourut de joie, 406 avant J.-C., à 85 ans ; mais Sotade, cité par Stobes, dit qu’il fut étranglé par un grain de raisin. Il avait composé 120 tragédies, dont il ne nous reste que sept, qui sont des chefs-d’œuvre. La coutume des anciens était de parer leurs tombeaux de ce qu’ils affectionnaient le plus. Sophocle voulut que l’on mit sur le sien Antigone pour marquer le prix qu’il donnait à celle de ses pièces qui en porte le nom, Cependant Aristote lui préfère l’Œdipe tyran, et il parle toujours de cette dernière comme du modèle le plus achevé de la tragédie. Les meilleures éditions de Sophocle sont de Rome, 1518, in-4o, grec ; Bâle, 1558, in-8o, grec-latin ; Cambridge, 1673, in-8o ; Oxford, 1705 et 1708, 2 vol. in-8o ; Glascow, 1745, 2 vol. in-8o. Madame Dacier en a traduit l’Œdipe et l’Électre, les autres se