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Chio, possédée par les Génois depuis 1346. Il mourut en Hongrie, au siège de Zigeth, le 4 septembre 1566, à 76 ans, trois jours avant la prise de cette place par les Turcs. Ce prince était fidèle à sa parole, ami de la justice, et d’une activité sans égale. Sa fierté et sa cruauté ternirent ses belles qualités. Il fit mourir ses enfans sur de légers soupçons, et fit décapiter 1500 prisonniers nobles, après la bataille de Mohats, à la vue de l’armée victorieuse. Sélim II son fils lui succéda.

SOLIMAN III, succéda à son frère Mahomet IV en 1687. C’était un prince pieux, peu propre à gouverner un grand empire. Il mourut en 1691. Son frère Achmet II lui succéda.

SOLIMÈNE (François), célèbre peintre italien, naquit dans une petite ville de Naples en 1657. Il fit paraître de bonne heure un génie et des talens extraordinaires pour tous les arts et pour toutes les sciences. Le droit, le dessin et les belles-lettres furent d’abord son occupation principale, ensuite il se livra presque tout entier à la peinture, et embellit la ville de Naples de ses tableaux. Sa maison était une espèce d’académie, où les beaux esprits, les grands artistes et les gens de lettres s’assemblaient. Solimène était l’âme de ces assemblées : il fut comblé de biens et d’honneurs dans sa patrie, s’habilla en abbé, et posséda un bénéfice. Il mourut en 1747, dans une de ses maisons de campagne. On a de lui quelques beaux sonnets.

SOLIN (Caïus Julius Solinus), grammairien latin, qui vivait sur la fin du premier siècle ou au commencement du second, dont il nous reste un livre intitulé Polyhistor, Venise, 1475, in-fol., Leyde, 1646, in-12, sur lequel Saumaise a fait de savans commentaires en 2 vol. in-fol., Paris, 1729, réimprimés à Utrecht en 1689, 2 vol. in-fol. C’est un recueil des choses les plus mémorables de divers pays. Solin y parle souvent de Rome, comme de sa patrie. On l’a surnommé le Singe de Pline, parce qu’il ne fait presque que copier ce célèbre naturaliste.

SOLIS (Antoine de), naquit à Alcala de Henares, le 18 juillet 1610. Il fut secrétaire du roi Philippe IV, puis historiographe des Indes, et reçut l’ordre de prêtrise à l’âge de 56 ans. Il mena une vie très-réguliére, et mourut le 19 avril 1686. On a de lui plusieurs comédies, Madrid, 1681, in-4o ; des poésies, 1716, in-4o, et l’Histoire de la conquête du Mexique, Bruxelles, 1704, in-fol., qui est généralement estimée, et très-bien écrite en espagnol. Elle a été traduite en français par M. Citri de la Guette, 2 vol. in-12. Cette traduction est estimée.

SOLON, l’un des sept sages de la Grèce et législateur des Athéniens, était fils d’Execestides, et naquit à Athènes vers 639 avant J.-C. Son courage et sa sagesse lui ayant procuré le gouvernement de sa patrie, il abolit les lois sévères de Dracon, et en publia de plus douces, vers 594 avant J.-C. Il modéra le luxe, et permit aux Athéniens d’instituer tel héritier qu’ils voudraient, pourvu qu’ils n’eussent point d’enfans. Comme on lui demandait pourquoi il n’avait point fait de loi contre les parricides : « C’est, répondit-il, parce que je ne croyais pas qu’il y en pût avoir. Il contrefit l’insensé pour engager les Athéniens à soumettre l’île de Salamine ; ce qu’ils entreprirent avec succès. Quelque temps après Pisistrate se rendit souverain d’Athènes. Solon, ne pouvant résister à sa tyrannie, se retira en Égypte, où un piètre lui dit que les Grecs n’étaient que des enfans. Il alla ensuite dans la Lydie. C’est là que dans un entretien qu’il eut avec le roi Crésus il dit à ce prince qu’il ne fallait donner à personne le nom d’heureux avant sa mort. Il mourut 559 avant J.-C., à 80 ans. Il avait composé un Traité des lois, et plusieurs autres écrits qui ne sont point parvenus jusqu’à nous. Il était bon poète, grand politique, habile philosophe et excellent orateur. Il avait coutume de dire que les lois ressemblaient aux toiles d’araignées, qui n’arrêtent que les mouches, parce qu’on ne punit que les petits et que les grands se sauvent par leur crédit.

SOMAISE (Antoine-Baudeau, sieur de), s’est fait connaître en voulant critiquer Molière dans sa comédie des Précieuses, qu’il mit cependant en vers, en avouant que cette pièce lui avait assez plu pour se donner cette peine, et contre laquelle il fit Les véritables Précieuses, Le Procès