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ment traduit. Ferdinand, comte Fathon, parut en 1754 ; Lancelot Greaves en 1762, 2 vol. in-12 ; Humphrey Clinker en 1771, 3 vol. Il a traduit Gilblas, Don Quichotte, Télémaque. En 1757 parut son Histoire d’Angleterre, 4 vol. in-4o, traduite en français par Targe, 19 vol. in-12. La marche uniforme de toutes les histoires d’Angleterre, comme de celles des autres nations, fit naître l’idée à M. Henri, ministre d’Edimbourg, de prendre une autre route. Indépendamment de l’histoire civile, militaire et de la religion où les historiens se bornent ordinairement, il y joignit celle du gouvernement, des lois et des tribunaux ; celle des savans, des sciences et des arts ; du commerce, de la marine, des monnaies, du prix des denrées ; enfin des mœurs, des vertus et des vices propres à chaque siècle ; des variations de la langue, du régime et des amusemens des particuliers. Voltaire a exécuté ce projet, en grande partie, dans son Histoire universelle ; mais il a tout gâté par le faux qui y règne. M. Boulard a fait passer cet excellent ouvrage dans notre langue. Il en avait déjà paru le premier vol. in-4o en 1788. Les ouvrages de Smollett sont pleins d’érudition, ses caractères forcés, et sa partialité pour ses compatriotes trop marquée. Il a fait aussi des Satyres ; la tragédie du Régicide (Charles Ier), la comédie des Représailles, les Recherches critiques, espèce de Journal depuis 1755 jusqu’en 1763.

SNELL DE ROYEN (Rodolphe), célèbre philosophe hollandais, né à Oudewater en 1546, fut professeur en hébreu et en mathématiques à Leyde, où il mourut en 1613. Il est auteur de plusieurs ouvrages sur la géométrie, et sur toutes les parties de la philosophie.

SNELL DE ROYEN, Snellius (Willebrod), fils du précédent, et très-célèbre mathématicien, né à Leyde en 1591, succéda à son père en 1613 dans la chaire de mathematiques, et mourut à Leyde le 13 octobre 1626, à 35 ans. C’est lui qui a découvert le premier la vraie loi de la réfraction, découverte qu’il avait faite avant Descartes, comme M. Huygens nous l’assure. Il entreprit aussi de mesurer la terre, et il l’exécuta par une suite de triangles, semblable à celle qu’ont employée depuis MM. Picard et Cassini. Il est auteur d’un grand nombre de savans ouvrages de mathématiques, dont les plus connus sont l’Eratostenes Batavus, et le Cyclometrium, in-4o.

SNORRO (Sturlesonius), illustre Islandais, d’une noble et ancienne famille, fut ministre d’état du roi de Suède et de trois rois de Norwége. Une sédition l’obligea de se retirer en Islande, dont il fut gouverneur ; mais en 1241 Gyssurus son ennemi le força dans son château, et le fit mourir. On a de lui 1o Chronicon regum Norvegorum ; 2o une histoire de la philosophie des Islandais, qu’il a intitulée Edda Islandica, dont Resenius a donné une bonne édition à Hanau en 1665, in-4o, et que M. Mallet a traduite en français à la tête de son Histoire de Danemarck, 1766, 3 vol. in-4o ou 6 vol. in-12.

SNOY (Reinier), habile Hollandais, natif de Goude, mort en 1537, à 60 ans, est auteur d’une Histoire de Hollande, d’une Paraphrase sur les Psaumes, et de quelques autres ouvrages.

SNYDERS (François), excellent peintre et graveur, né à Anvers en 1587, ne peignit d’abord que des fleurs ; mais son goût le porta ensuite à peindre des chasses, des paysages, des cuisines, et surtout des animaux. Personne ne l’a surpassé en ce dernier genre. Il était ami de Rubens, et ces deux excellens peintres s’aidaient mutuellement dans leurs tableaux. Snyders a gravé un livre d’animaux, qui est très-estimé. Il mourut à Anvers en 1667.

SOANEN (Jean), fils de Mathieu Soanen, procureur au présidial de Riom en Auvergne, et de Gilberte Sirmond, nièce du savant Jacques Sirmond, jésuite, naquit à Riom le 5 janvier 1647 ; il entra en 1661 dans la congrégation de l’Oratoire à Paris, où il prit le père Quesne pour son confesseur. Au sortir de l’institution, il enseigna les humanités et la rhétorique en plusieurs villes de province, et se livra ensuite au ministère de la chaire, pour lequel il avait beaucoup de talens ; ayant prêché à Lyon, à Orléans et à Paris avec applaudissement, il fut souhaité à la cour ; il y prêcha les carêmes de 1686 et de 1688. Quelque