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son cabinet de curiosités, qui est en 38 vol. in-fol. et 8 vol. in-4o, contient 69352 articles, avec une courte description de chaque pièce ; il le laissa par son testament au public, en exigeant qu’on en payerait 20000 livres sterling à sa famille ; ce qui ne fait qu’une petite partie de la valeur de son cabinet. Le parlement d’Angleterre a accepté le legs, et en a rempli les conditions. M. Hans Sloane avait épousé la fille de Jean Langloy, alderman de Londres, dont il a laissé deux filles mariées avantageusement.

SLOOTZ (René-Michel), habile sculpteur, né à Paris en 1705, et originaire de Flandre, fut reçu de l’académie de Peinture, et nommé en 1758 dessinateur de la chambre du roi. Le roi de Prusse voulut l’attirer chez lui, mais il préféra de rester dans sa patrie où il mourut le 26 octobre 1764. Il modelait et sculptait le marbre avec un goût délicat et une netteté séduisante. Les principaux de ses ouvrages sont un saint Bruno refusant la mitre de Saint-Pierre de Rome, le tombeau du marquis de Capponi dans l’église de Saint-Jean des Florentins, celui du cardinal d’Auvergne, à Vienne en Dauphiné, celui de M. Languet, curé de Saint-Sulpice, à Paris, dans cette paroisse, etc. Son frère, Paul Ambroise, sculpteur comme lui, est mort en 1758, ainsi que leur frère Sébastien, mort en 1726.

SLUSE, Slusius (René-François Walter, baron de), habile mathématicien, et l’un des plus savans hommes des Pays-Bas, était natif de Visé, petite ville du pays de Liège, et frère du cardinal de Sluse, et du baron de ce nom, conseiller d’état de l’évêque de Liège. Il devint abbé d’Amas, chanoine, conseiller et chancelier de Liège, et mourut en cette ville le 19 mars 1685, à 63 ans. On a de lui de savantes Lettres, et un ouvrage intitulé Mesolabum et problemata solida, Leodii, 1668, in-4o. Ce livre est estimé.

SMALRIDGE (Georges), né à Lichtfield en 1666, posséda différens bénéfices, et mourut le 27 septembre 1719. Il a publié à Oxford en 1687 des Remarques sur le gouvernement de l’Église ; et, en 1689, un poëme latin intitulé Auctio Devisiana ; des Sermons, 1717, in-8o ; et d’autres qui ont paru depuis sa mort, en 1726, in fo. Il est enterré dans Christ-Church, à Oxford.

SMERDIS, fils de Cyrus, ayant été tué par ordre de Cambyse son frère, celui-ci mourut quelque temps après, vers 523 avant J.-C. Alors un mage de Perse prit le nom de Smerdis ; et faisant accroire qu’il était frère de Cambyse, parce qu’il lui ressemblait beaucoup, il se mit sur le trône ; mais sa tromperie ayant été découverte, il fut mis à mort, environ sept mois après son usurpation, par sept des principaux seigneurs de Perse, du nombre desquels était Darius, fils d’Hystaspes, qui régna après la mort de Smerdis.

SMITH (Thomas), savant écrivain anglais, naquit en 1512 dans la province d’Essex. Il fut élevé dans l’université de Cambridge, où il fut fait professeur royal en droit civil. Dans la suite, il devint secrétaire d’état sous le règne d’Édouard VI et sous celui de la reine Élisabeth. Il fut employé en diverses ambassades et négociations importantes, et mourut en 1577. Il passait pour l’un des plus savans hommes de son siècle. On a de lui 1o  un Traité touchant la république d’Angleterre, in-4o, qui est estimé ; 2o  Inscriptiones græcæ Palmyrenorum, in-8o ; 3o  Syntagma de druidum moribus, in-8o, rare et curieux, etc.

SMITH (Richard), pieux et savant théologien anglais, fut élevé à l’épiscopat par le pape Urbain VIII, sous le titre d’évêque de Chalcédoine, et envoyé en Angleterre en 1626, avec les pouvoirs d’ordinaire et de vicaire apostolique. Il y fut d’abord reçu avec beaucoup de joie et de respect ; mais ayant voulu mettre en exécution le décret de Pie V, qui défend aux réguliers d’entendre les confessions sans être approuvés de leur évêque, quelques réguliers se retirèrent de son obéissance, et soulevèrent contre lui un grand nombre de catholiques d’Angleterre ; ce qui l’obligea en 1628 de se retirer en France, où il fut très-bien reçu du cardinal de Richelieu. Le docteur Kellison, recteur du collège des Anglais à Douai, prit la défense de Richard Smith dans un Traité anglais sur la hiérarchie. Le père Édouard Knot, jésuite (d’autres gisait le père Mathias Wilson, aussi jésuite), le