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France en 1517, s’y lia avec les trois illustres frères de la maison du Bellay, et se mit à leur service. Il les quitta dans la suite à cause de la faiblesse de sa santé, et se retira à Strasbourg, où son ami Sturmius lui procura un établissement avantageux. Sleidan fut député en 1545 par les protestans vers le roi d’Angleterre, puis envoyé au concile de Trente. Il s’acquit une grande réputation dans son parti. Il avait embrassé la secte de Zuingle en arrivant à Strasbourg ; mais il la quitta dans la suite, et mourut luthérien en 1556, un an après sa femme. On a de lui, 1o une Histoire in-fol., qu’il a intitulée De statu religionis et reipublicæ Germanorum sub Carolo V. Elle est bien écrite en latin, mais il y fait paraître trop de partialité en faveur des protestans. La première édition est celle de 1555. Le père Courayer a traduit et fait des notes sur ce livre, Leyde, 1767, 3 vol. in-4o ; 2o une Traduction latine de l’histoire de Philippe de Commines ; 3o De quatuor summis imperiis Babylonico, etc., in-8o ; 4o une Traduction latine de la république des Français, de Claude Seyssel, etc. Opuscula, 1608, in-8o.

SLICHTING. Voyez Schlichting.

SLINGELAND (Jean-Pierre), excellent peintre hollandais, naquit à Leyde en 1640, et fut disciple de Gérard Dou. Il travaillait long-temps ses tableaux, et ils sont tous d’un fini admirable, et par cette raison un peu roides. Il mourut en 1691.

SLOANE (le chevalier Hans), naquit à Killileah dans le comté de Down en Irlande, le 16 avril 1660, de parens écossais. Dès l’âge de 16 ans il avait déjà fait des progrès considérables dans l’histoire naturelle et dans la physique. M. Hans Sloane reçut le bonnet de docteur, et deux ans après il fut élu membre du collège royal des médecins de Londres. Le duc d’Albemarle ayant été nommé en 1687 vice-roi de la Jamaïque, M. Hans Sloane l’y suivit en qualité de son médecin. Il visita la plupart des îles Caraïbes, et fit une recherche exacte de plantes, des poissons, des oiseaux, des insectes et des autres objets de l’histoire naturelle qui se trouvent dans ces îles et dans celle de la Jamaïque. Après la mort du duc d’Albemarle, il revint à Londres en 1688, rapportant avec lui environ 800 plantes curieuses. Peu de temps après on lui donna l’importante place de médecin de l’hôpital de Christ, qu’il remplit avec un désintéressement et une générosité qui ont peu d’exemples. Il recevait ses appointemens, en donnait quittance, et les rendait sur le-champ pour être employés au besoin des pauvres. Environ un an après il fut élu secrétaire de l’académie Royale, et il établit le Dispensatoire de Londres, où les pauvres, en achetant toutes sortes de remèdes, ne paient que la valeur intrinsèque des drogues qui y entrent. Il publia en 1696, in-8o, le Catalogue latin des plantes de la Jamaïque, et fut nommé en 1708 associé étranger à l’académie des Sciences de Paris. Le roi Georges Ier le nomma en 1716 chevalier baronnet et médecin de ses armées. La même année il fut créé président du collège des médecins, auquel il fit des présens considérables. La compagnie des apothicaires dut aussi à sa générosité le terrain du beau jardin de Chelsea, dont il facilita l’établissement par ses dons. Le roi Georges II le choisit en 1727 pour son premier médecin, et la société Royale pour son président à la place de M. Newton. Il remplit ces postes avec une réputation extraordinaire, jusqu’en 1740, qu’étant âgé de 80 ans il prit le parti de se retirer dans sa terre de Chelsea, où il s’occupait à répondre à ceux qui venaient le consulter, et à publier des remèdes utiles. C’est à lui qu’on doit une recette très-efficace contre les maladies des yeux, qu’il rendit publique en 1745, et la poudre contre la rage, connue sous le nom de Pulvis Anti-Lyssus. Il mourut dans cette terre le 11 janvier 1753, à 92 ans. On a de lui, outre l’ouvrage dont nous avons parlé, 1o une Histoire excellente et très-curieuse de la Jamaïque, en 2 vol. in-fol., en anglais, dont le premier parut en 1707, avec 156 figures, et le second en 1725, figures, no 157 jusqu’au no 274 ; 2o plusieurs pièces dans les Transactions philosophiques et dans les mémoires de l’académie des Sciences de Paris. Sa bibliothèque était d’environ 50000 vol. dont 347 d’estampes coloriées avec soin, 3516 manuscrits, et un grand nombre de livres rares et curieux. Le catalogue de