palais dont la face qui regarde l’obélisque est large de 340 pieds. Il était ennemi des vices, protecteur de la vertu et des sciences, judicieux, magnifique, et toujours occupé de la grandeur de l’Église romaine et de la gloire de la religion. Il passait une partie de nuit à étudier, après avoir employé la journée à donner audience. Enfin, soit que l’on considère Sixte V par rapport à la manière dont il s’éleva, soit qu’on envisage la conduite qu’il tint dans les différentes affaires qu’il eut à démêler avec les princes dans le gouvernement de l’État ecclésiastique, dans le règlement de sa maison et dans ce qu’il exécuta pour l’ornement de la ville de Rome et pour la gloire de l’Église, on ne peut douter qu’il n’ait été un des plus excellens génies et des plus grands hommes qui aient paru dans le monde. Il mourut le 27 août 1590, à 69 ans, détesté des Romains qui gémissaient sous le poids des impositions. Malgré les grandes dépenses qu’il avait faites pendant les cinq années de son pontificat, il laissa dans le château Saint-Ange plus de cinq millions d’or qu’il destinait pour les nécessités pressantes de l’Église. On a de lui des Sermons et quelques autres ouvrages. On lui a reproché ses ruses pour parvenir au souverain pontificat, et son extrême sévérité, qu’il poussa, dit-on, jusqu’à la cruauté, lorsqu’il y fut parvenu ; mais on ne l’a jamais accusé d’avoir fait mourir quelqu’un injustement, et l’on ne prouve pas que sa fermeté et sa grande sévérité ne fussent pas nécessaires pour réprimer efficacement les abus horribles et les crimes énormes qui régnaient alors. On travailla, par son ordre, à la nouvelle version latine de la Bible, qui parut en 1590, 3 parties en 1 vol. in-fol. Les fautes qui s’y étaient glissées firent murmurer si fort que Clément VIII la fit corriger, et en donna une nouvelle édition en 1592. Chacun de ces papes a mis une bulle à la tête de son édition. Cette diversité a produit le Bellum papale in-4o. Voyez James. De cette Bible il y a l’édition qu’on appelle des Évêques, qui est rare ; elle est de Cologne, 1630, in-12. On la distingue de sa réimpression, parce que cette dernière a des sommaires aux chapitres. L’édition du Louvre, 1642, 8 vol. in-fol. ; celle de Paris, 1656, in-12, connue sous le nom de Bible de Richelieu, etc. Grégorio Léti, auteur de sa vie, 2 vol. in-12, et 3 en italien, n’est ni assez fidèle ni assez judicieux pour qu’on doive s’en rapporter à ce qu’il en dit.
SIXTE DE SIENNE, Sixtus Senensis, savant dominicain du 16e siècle, natif de Sienne, fut converti du judaïsme à la religion chrétienne, et se fit cordelier ; mais ayant été convaincu d’avoir enseigné des hérésies, et refusant avec opiniâtreté de les abjurer, il fut condamné au feu. La sentence allait être exécutée, lorsque le pape Pie V, qui était alors cardinal et inquisiteur de la foi, vainquit son obstination, et le fit passer de l’ordre de saint François dans celui de saint Dominique. Sixte de Sienne prêcha ensuite avec applaudissement, et fut chéri de Pie V, à cause de sa piété et de son érudition dans la langue hébraïque. Il mourut à Gènes en 1569, à 49 ans. Son principal ouvrage est sa Bibliothèque sainte, dans laquelle il fait la critique des livres de l’Ancien Testament, et donne les moyens de les expliquer. Le savant Hortinger fait grand cas de cet ouvrage, dont la meilleure édition est celle de Naples, 1742, en 2 vol. in-fol., avec des remarques. Les autres écrits de Sixte de Sienne sont des Notes sur différens endroits de l’Écriture sainte, des Questions astronomiques, géographiques, etc. ; des Homélies sur les Évangiles, etc.
SIXTE DE HEMMINGA, savant écrivain du 16e siècle, né dans la Frise occidentale en 1533, d’une famille noble et ancienne, est auteur d’un excellent livre contre l’astrologie judiciaire, imprimé à Anvers chez Plantin en 1583, in-4o. Il mourut vert 1586.
SKINNER (Etienne), antiquaire de Londres, voyagea en France, en Italie, en Espagne et en Allemagne. Il prit les degrés de docteur en médecine à Heidelberg, et mourut d’une fièvre maligne en 1667. On a de lui Etymologium linguæ anglicanæ, Londres, 1671, in-fol.
SLEIDAN (Jean), fameux historien du 16e siècle, naquit dans le village de Sleide près de Cologne en 1506, de parens obscurs. Il passa en