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crétale qui soit véritable. Il condamna Jovinien et ses sectateurs, et n’eut ni pour saint Jérôme ni pour saint Paulin les égards que ces deux grands hommes méritaient. Il mourut le 19 septembre 399. On a de lui plusieurs Épîtres importantes, dans Épist. Rom. Pont. de Coustant, in-fol.

SIRIGUE Voy. Mélèce.

SIRLET (Guillaume), célèbre cardinal du 16e siècle, était de Stilli, autrement Squillace, dans la’Calabre. Il se rendit habile dans les langues latine, grecque et hébraïque, et se fit estimer de Marcel II. Il fut fait cardinal et bibliothécaire du Vatican par Pie IV, à la sollicitation de saint Charles Borromée, et mourut en 1585, à 71 ans.

SIRLET (Flavius), excellent graveur en pierres fines, s’est rendu à Rome très-célèbre par ses talens, et passe avec raison pour l’un de ceux qui ont le plus approché des graveurs anciens. Le fameux groupe de Laocoon, qu’il a gravé sur une améthyste, est regardé comme son chef-d’œuvre. Il mourut en 1737.

SIRMOND (Jacques), très-célèbre jésuite, naquit à Riom le 12 octobre 1559, d’un père qui était prévôt, juge et magistrat de cette ville. Il se rendit très-habile dans les antiquités ecclésiastiques, et s’acquit une grande réputation dans toute l’Europe par sa profonde érudition et par ses ouvrages. Il fut appelé à Rome en 1590 par le père Aquaviva, auquel il servit de secrétaire pendant plus de 16 ans. Les cardinaux Baronius, d’Ossat et Barberin eurent pour lui une estime particulière, et il ne fut pas inutile au premier pour la composition de ses Annales. Il revint à Paris en 1608, et depuis ce temps il ne laissa passer presque aucune année sans publier quelques ouvrages. Il devint ensuite confesseur du roi Louis XIII, et remplit long-temps cette place avec l’estime de ce prince et des seigneurs de la cour. Le père Sirmond était lié d’une étroite amitié avec Jérôme Bignon, Pierre Pithou et plusieurs autres grands hommes de son temps. Il mourut à Paris le 7 octobre 1651, à 92 ans. On a de lui un très-grand nombre d’ouvrages dont les principaux sont 1° d’excellentes Notes sur les conciles de France, dans l’édition qu’il en a donnée, Paris, 1629, 3 vol. in-fol., dont il y a un Supplément du père de Lalande, 1666, in-fol., et Concilia novissima Galliæ, d’Odespun, Paris, 1646, in-fol. ; sur les Capitulaires de Charles-le-Chauve et sur le Code Théodosien ; 2° de bonnes éditions des œuvres de Théodoret et d’Hincmar de Reims ; 3° un grand nombre d’excellens Opuscules sur différentes matières, imprimés à Paris en 1696, en 5 vol. in-fol. Tous les ouvrages du père Sirmond sont très-bien écrits en latin, et ses Opuscules peuvent servir de modèle pour le style théologique. Ce fut lui qui publia le premier l’ouvrage curieux de Facundus, évéque d’Hermiane, et un livre intitulé Prædestinatus, qui fit grand bruit et qui n’est qu’une rapsodie informe. Ses écrits contre le fameux docteur Richer ne font point d’honneur à sa capacité dans la théologie ; mais il a mieux réussi contre Godefroi, Saumaise et le père Petau.

SIRMOND (Antoine), jésuite, mort en 1643, et Jean Sirmond de l’académie Française, mort en 1649, neveu du précédent, sont aussi auteurs de plusieurs ouvrages. Ce dernier était, au jugement du cardinal de Richelieu, un des meilleurs écrivains de son temps ; et cette éminence se servit souvent de sa plume. Il est auteur de la Vie du cardinal d’Amboise, qui parut en 1631, in-8o, sous le nom du sieur des Montagnes, et qui n’est pas estimée. On a aussi de lui des Poésies latines, 1654. Le plus fameux ouvrage du père Antoine Sirmond son frère est intitulé Défense de la vertu, et imprimé en 1641, in-4o. Ce qu’il osa avancer dans ce livre « qu’il ne nous est pas tant commandé d’aimer Dieu que de ne le pas haïr, et qu’on ne peut marquer aucun temps de la vie où on soit tenu de faire un acte d’amour de Dieu, » parut avec raison si révoltant à ses confrères mêmes, qu’ils en désavouèrent l’auteur. M. Nicole, dans ses Notes de Wendrock sur la dixième Lettre provinciale, a réfuté avec force ces scandaleuses propositions du père Antoine Sirmond.

SISARA, général de l’armée de Jabin, roi de Chanaan, ayant été vaincu par Barach, juge d’Israël, fut reçu en s’enfuyant dans la tente de Jahel,