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contre les Grecs, sur la procession du Saint-Esprit, qu’on trouve dans Allatius.

SIMON (Claude-François), habile imprimeur de Paris, y est mort en 1707, à 55 ans. Il a composé une Connaissance de la mythologie, in-12, et deux comédies, Minos ou l’Empire souterrain, Les Confidences réciproques, non représentées. On lui attribue les Mémoires de la comtesse d’Horneville, 2 vol. in-12.

SIMON (Jean-François), chirurgien, mort le 22 octobre 1770, a travaillé pour les jeunes chirurgiens dans son Abrégé de la maladie des os ; Abrégé de pathologie et de thérapeutique, in-12 ; Recherches sur l’opération césarienne.

SIMONEL (Dominique), avocat, mort en 1750, a donné un Traité estimé des droits du roi sur les bénéfices de ses états, 1752, 2 vol. in-4o ; Dissertation sur les pairs de France, 1753, in-12 ; Traité du refus de la communion à la sainte table, 1754, 2 vol. in— 12.

SIMONET (Edmond), né à Langres, en 1662, se fit jésuite en 1681, et enseigna la philosophie à Reims et à Pont-à-Mousson, où il enseigna aussi la théologie scolastique. Il mourut en cette ville en 1733. On a de lui Instititutiones theologicæ, Nanci, 1721 à 1728, 11 vol. in-12, et Venise, 1731, 3 vol. in-fol.

SIMONIDE (Simon), poète latin, né à Léopold en Pologne, fut secrétaire de Jean Zamoski, reçut la couronne poétique de Clément VIII, et mourut en 1629, âgé de 72 ans. Le recueil de ses poésies a été imprimé à Varsovie, 1772, in 4°.

SIMONIDES : l’un des plus excellens poètes grecs de l’antiquité, était de Ceos, aujourd’hui Zea, île de la mer Égée. Il florissait du temps de Darius, fils d’Hystaspe, vers 430 avant J.-C. Il s’exerça en plusieurs genres de poésie, et réussit surtout dans l’élégie. Quelques-uns ont dit qu’il ajouta quatre lettres à l’alphabet grec ; mais il y a apparence que ce fut un autre Simonides, poète iambique qui vivait longtemps avant lui. On assure aussi qu’il fut préservé deux fois d’un péril imminent d’une manière extraordinaire, et que ce fut une récompense de sa vertu. À l’âge de 80 ans, il disputa le prix de la poésie, et le remporta. Il avait une mémoire prodigieuse, et on lui attribue l’invention de la mémoire locale artificielle. Il alla, malgré son grand âge, à la cour d’Hiéron, roi de Syracuse, et s’en fit aimé. La réponse qu’il fit à ce prince, qui lui demandait la définition dé Dieu, est fort célèbre, et se trouve dans Cicéron, liv. 1er de la Nature des dieux. Simonides se fit aussi chérir de Pausanias, général des Lacédémoniens, lequel l’ayant un jour à sa table, lui ordonna de débiter quelques sentences. « Souvenez-vous, lui répondit Simonides, que vous êtes homme. » Cette réponse parut si froide à Pausanias, qu’il ne daigna pas y faire attention ; mais s’étant trouvé dans un asile où il combattait contre une faim insupportable, et dont il ne pouvait sortir sans s’exposer au dernier supplice, malheur que son ambition lui avait attiré, il se souvint des paroles de ce poète, et s’écria par trois fois : « O Simonides, qu’il y avait un grand sens dans l’exhortation que tu me fis ! » Simonides fit paraître de grandes qualités dans sa conduite et dans ses écrits, mais sa gloire fut obscurcie par son avarice et la vénalité de sa plume. Il mourut 460 avant J.-C., à l’âge de 89 ans. Il avait écrit en dialecte dorique les célèbres batailles de Marathon et de Salamine, et il avait composé des Odes, des Tragédies, des Épigrammes, des Élégies, des Lamentations, etc. ; mais il ne nous reste que des fragmens de ses poésies, dont Léon Allatius a donné les titres. Fulvius Ursinus les a recueillies avec des notes, Anvers, 1568, in-8o, et dans Corpus poetarum græcorum, Genève, 1606 et 1614, 2 vol. in-fol. Il avait un talent particulier pour exciter la compassion de ses lecteurs, et l’on prétend qu’en ce point il était préférable à Pindare. Phénix, général des Agrigentins, ayant pris la ville de Syracuse, y fit démolir le tombeau de Simonides. C’est à cette occasion que Callimaque composa une pièce contre Phénix, dans laquelle il introduisit Simonides, se plaignant de ce que ce général n’avait pas eu les mêmes égards pour lui que Castor et Pollux qui l’avaient sauvé d’une maison prête à tomber. Cette dernière circonstance de la vie de Simonides est par-