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zèle dans son conseil et dans ses armées, et lui rendit les services les plus importans. Sur la fin de ses jours il quitta ses biens et la cour, et se retira à Turin, chez les prêtres de la Mission, où il ne s’occupa que de son salut. Il assistait néanmoins de temps en temps au conseil du duc de Savoie. Il mourut avec de grands sentimens de piété en 1677. On a de lui, en italien, un Traité de la vérité de la religion chrétienne, dont le père Bouhours a donné une belle traduction française, in-12 ; un Extrait des confessions de saint Augustin en latin, in 12. Il est auteur de quelques autres écrits.

SIMIERS ou SEYMER (Louise de l'Hôpital, épouse de Jean de, maître de la garderobe du duc d’Alençon), avait aimé le duc de Guise plus qu’elle n’en avait été aimée ; mais elle rencontra mieux en Humières. Voyez ce mot. Son mari, pour la soustraire a ses poursuites, la mena à Compiègne. Humières lui fit donner le gouvernement de Dieppe, où il alla avec sa femme. Sa retraite était plus à la disposition d’Humières, qui trouva le moyen de revoir sa maîtresse, mais avec une telle indiscrétion que son mari pensa la tuer, et la renferma. Elle mourut sans enfans ; elle était tante des maréchaux de Vitri et de l’Hôpital.

SIMLER (Josias), savant ministre de Zurich, naquit en Suisse le 6 novembre 1530, et mourut à Zurich le 2 juillet 1576, à 45 ans, laissant trois fils. On a de lui divers ouvrages de théologie, de mathématiques et d’histoire, et un Abrégé de la Bibliothèque de Conrad Gesner, Zurich, 1574, in-fol., augmentée dans l’édition de Frisius, 1583. Cet abrégé est estimé. De Helvetiorum republicâ, Elzévir, 1624, in-24, traduit en français, 1579, in-8° ; Vallesiæ descriptio, Elzévir, 1633, in-24, etc.

SIMLER (Jean), de Zurich, mort à Stein sur le Rhin en 1748, à 55 ans, a été un habile peintre de portraits et d’histoire.

SIMON MACHABÉE, fils de Mathatias, et frère de Judas Machabée et de Jonathas, succéda à ce dernier au gouvernement des Juifs l’an 143 avant J.-C. Il se distingua par son courage et par sa prudence, rendit libres les Juifs qui avaient presque toujours été tributaires ou des Perses ou des Grecs, depuis leur retour de la captivité de Babylone, et prit par famine la citadelle de Sion. Il renouvela alliance avec les Spartiates, battit les troupes d’Antiochus Soter, roi de Syrie, et fut assassiné par trahison avec deux de ses fils dans un festin, par son gendre Ptolémée, l’an 135 avant J.-C Jean Hyrcan lui succéda.

SIMON (Saint), apôtre de Jésus-Christ, fut surnommé Cananéen, c’est-à-dire zélé. On croit qu’il prêcha l’Évangile dans la Mésopotamie et dans la Perse ; mais on ne sait rien de certain sur l’année, le lieu ni le genre de sa mort.

SIMON-LE-MAGICIEN, chef des simoniaques, était du bourg de Gitron, dans le pays de Samarie, et fut baptisé par le diacre saint Philippe, vers l’an 34 de Jésus-Christ. Quelque temps après, voyant que par l’imposition des mains des apôtres, les fidèles parlaient plusieurs langues sans les avoir jamais apprises, et faisaient des miracles, il offrit de l’argent pour avoir la même puissance ; mais saint Pierre condamna ce commerce impie, par lequel Simon voulait rendre vénales les choses saintes ; et c’est de son action sacrilège que la simonie a pris son nom, et que ceux qui trafiquent des choses sacrées sont appelés simoniaques. Simon publia ensuite qu’il était la grande Vertu de Dieu, et répandit un grand nombre d’erreurs et d’impiétés, faisant passer sa concubine, nommée Hélène, ou Sélène, pour une personne divine. Étant allé a Rome, il se fit estimer de l’empereur Néron, et l’on assure qu’ayant promis à ce prince qu’à certain jour il monterait au ciel, tout le monde accourut à ce spectacle, et que déjà il prenait l’essor dans les nues, lorsqu’à la prière de saint Pierre il tomba à terre et se rompit les jambes. On ajoute que peu de jours après il mourut de sa blessure, l’an 66 ou 67 de Jésus-Christ. Il eut pour disciples Cerdon, Ménandre et Saturnin.

SIMON (Richard), né à Dieppe le 15 mai 1638, entra dans la congrégation de l’Oratoire, et en sortit peu de temps après. Il y rentra en 1662, et s’appliqua avec une ardeur extraordinaire à l’étude des langues orientales, pour lesquelles il eut, toute sa vie,