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ardeur et avec zèle à l’étude de l’Écriture sainte et à la conduite de ton diocèse. Il s’acquit une grande réputation par sa vertu et par son érudition, et mourut le 23 août 488, à 58 ans. Il nous reste de lui neuf livres d’Épîtres, et 24 pièces de poésie dans la Bibliothèque des Pères, et dont les meilleures éditions sont celles de Jean Savaron, 1609, in-4o, et du père Sirmond, 1652, in-4o, avec de savantes Notes. La maison de Polignac prétend être issue de Sidoine Apollinaire.

SIDRONIUS. Voyez Hossch.

SIGEBERT, célèbre moine de l’abbaye de Gemblours, mort le 5 octobre 1112, est auteur d’une Chronique, Anvers, 1608, in—4° ; d’un Traité des hommes illustres, dans la Bibliothèque ecclésiastique de Fabricius, Hambourg, 1718, in-fol, et de plusieurs Vies des saints dans différens recueils.

SIGEBERT Ier, roi d’Austrasie, était le cinquième fils de Clotaire Ier, roi de France, et de la reine Ingonde. Il repoussa les Huns en 567, fit la guerre à son frère Chilpéric, et lui prit Soissons, Paris et Rouen. Comme il le tenait assiégé dans Tournai, Frédégonde le fit assassiner en 575, à 40 ans. Chilpéric le fit porter à Saint-Médard de Soissons qu’il avait achevé. Il avait eut pour femme la fameuse Brunehaut. (Voyez ce mot), et laissa Childebert II et deux filles.

SIGEBERT II, fils de Dagobert Ier, fut roi d’Austrasie, dont le siège était à Metz, mais dont dépendaient aussi des provinces méridionales de France, l’Auvergne, l’Albigeois, le Rouergue, le Querci, les Cévennes et la Provence. Il mourut en odeur de sainteté le 1er février 650, à l’âge de 20 ans ; son corps est dans l’église de Saint-Georges de Nancy, où il est en vénération. Son fils Dagobert lui succéda.

SIGÉE (Louise), Aloisia Sigea, l’une des plus illustres et des plus savantes dames du 16e siècle, était de Tolède, et fille de Diego Sigée, homme savant qui l’éleva avec soin et qui la mena avec lui à la cour de Portugal. Elle fut mise auprès de l’infante Marie de Portugal, qui aimait les sciences. Louise Sigée épousa ensuite Alfonse Cuevas de Burgos, et mourut le 13 octobre 1560. On a d’Aloisia Sigea un poëme latin intitulé Sintra, nom d’une ville de Portugal, et d’autres ouvrages ; mais le livre infâme De arcanis amoris et veneris qui porte son nom n’est point d’elle. Voyez Chorier.

SIGISMOND (Saint), roi de Bourgogne, succéda à Gombault son père, vers 516. Il abjura l’arianisme, fit mourir son fils Sigeric, et fut dépouillé de ses états par Clodomir, fils de Clovis. Ayant été fait prisonnier, il fut jeté dans un puits avec sa femme et ses enfans, près d’Orléans, où il mourut misérablement en 524.

SIGISMOND, empereur d’Allemagne, et roi de Hongrie et de Bohème, était fils de l’empereur Charles IV, et frère de l’empereur Venceslas. Il épousa Marie, héritière de Hongrie, apaisa les troubles du royaume, et fut élu empereur en 1410. Voulant éteindre le schisme qui affligeait l’Église, il parcourut pendant trois ans toute l’Europe ; étant à Paris, il eut la curiosité de voir juger quelques procès au parlement. Il s’y rendit et prit la place qu’occupe ordinairement le roi lorsqu’il s’y trouve, ce qui fit murmurer tout bas les magistrats : on plaidait la cause d’un gentilhomme de mérite nommé Guillaume Signet, qui prétendait une charge qu’on lui disputait. Sa partie adverse objectait qu’il fallait être chevalier pour posséder cette charge, et que Signet ne l’était pas. Alors l’empereur, ayant appelé Signet, lui dit : « Puisqu’il n’y a que cet obstacle au gain de votre cause, je vous fais chevalier », en même temps il lui ceignit l’épée au côté, et lui chaussa ses éperons. Quoique tout le monde désapprouvât cette action, on ne crut pas devoir la relever, et Signet gagna sa cause. L’empereur Sigismond, de retour en Allemagne, fit tenir les conciles généraux de Constance et de Bâle. Il eut de grandes guerres à soutenir en Bohème contre les hussites, et mourut à Znain en Moravie le 8 décembre 1437, à 78 ans. C’était un prince bien fait, libéral, généreux, et ami des gens de lettres. On lui reproche néanmoins son incontinence, et de n’avoir pas réprimé les excès scandaleux de impératrice.

SIGISMOND, roi de Pologne, surnommé le Grand, était fils de Casimir IV, et frère de Jean-Albert et d’Alexandre. Il succéda à ce dernier à l’âge