Page:Ladvocat - Dictionnaire historique - 1822 - Tome 5.djvu/23

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’avenir quand elles étaient consultées. Quelque savant a voulu révoquer en doute qu’il y en ait jamais eu ; mais les avantages que Platon et les autres anciens disent qu’on avait retirés de leurs oracles, les noms des villes où elles les rendaient, l’époque des temps auxquels elles ont vécu, les statues érigées en leur honneur, leurs épitaphes ne laissent aucun doute sur leur existence. On en compte jusqu’à dix : la Delphique, qui vivait avant la guerre de Troie, et dont les prédictions sont insérées dans les poëmes d’Homère ; l’Érythrée, qui, selon Suidas, vivait 483 ans après la guerre de Troie, et à laquelle on attribue les vers acrostiches ; la Cumée, si fameuse dans l’Énéide et qu’on nommait Deiphobé ; la Samienne, nommée Pito, et qu’Eusèbe qui la nomme Hérophile, fait vivre du temps de Numa Pompilius ; Amalthée ou Démophile, qui vivait à Cumes dans l’Asie-Mineure ; l’Hellespontine, née à Mermès près de Troie ; la Lybique, dont Euripide fait mention dans la quatre-vingtième olympiade, et qui par conséquent devait prophétiser avant ; la Persique ou la Babylonienne, nommée Sambèthe par Suidas ; la Phrygienne, qui rendait ses oracles à Ancyre ; la Tiburtine, nommée Albunea, qui prophétisait à Tibur ou Tivoli sur les bords de l’Anio. Les livres Sibyllins, achetés par Tarquin, périrent dans l’incendie du Capitole ; les Romains envoyèrent en Italie, en Asie et en Afrique même recueillir tout ce qui portait le nom d’Oracles sibyllins, dont on fit plusieurs révisions, et dont la garde était confiée à quinze personnes de distinction. L’empereur Honorius les fit brûler en 399. Si, dans ceux qui nous restent, il y a quelques-uns de ces anciens oracles, il y en a de visiblement ajoutés par les premiers chrétiens. Il n’est pas vraisemblable que les filles païennes aient eu des révélations des mystères du christianisme, plus clairement exprimés que celles des anciens prophètes. Ce ne peut pas être, comme le dit saint Jérôme, pour récompenser leur chasteté ; car l’une d’elles dit : Mille mihi lecti, connubia nulla fuerunt, etc.

SlBRANDLUBEHT. Voy. Lubbert.

SICAMBRES, peuple français qui habitait sur les rires du Rhin, au-dessous de Cologne ; d’abord ils se rasaient le derrière de la tête et se laissaient croître les cheveux sur le front, de sorte que quand ils se prosternaient leur chevelure était épandue sur la terre. Ensuite ils ne se rasaient plus aucune partie de la tête. Sous Auguste ils furent transportés hors de leur pays, se mêlèrent à d’autres peuples et ne conservèrent plus leur nom ; cependant Claudien fait encore mention de Sicambres cinq cents ans après ; mais il nommait ainsi les peuples qui étaient venus habiter les pays qu’on avait fait quitter à cette nation.

SICARD (Claude, célèbre missionnaire jésuite, naquit à Aubagne près de Marseille le 4 mai 1677. Après avoir enseigné les humanités et la rhétorique dans sa société, et achevé son cours de théologie, il fut envoyé en mission en Syrie et de là en Égypte. Il mourut au Caire le 12 avril 1726. On a de lui une Dissertation sur le passage de la mer Rouge par les Israélites, et plusieurs Écrits curieux sur l’Égypte, dans les nouveaux Mémoires des missions, 8 vol. in-12.

SICCIUS DENTATUS, célèbre tribun du peuple romain, fit paraître un courage héroïque. Il se trouva en 120 batailles ou rencontres dans lesquelles il fut toujours vainqueur. Il servit sous neuf généraux, au triomphe desquels il contribua beaucoup. Il reçut quarante-cinq blessures par-devant et aucune par-derrière. Le sénat lui fit de grands présens, le fit surnommer l’Achille romain. Il vivait un peu après que les rois eurent été chassés de Rome, vers l’an 505 avant J.-C.

SICHARD (Jean), professeur en droit à Tubinge, naquit en 1499, et mourut en 1552. C’est lui qui publia le premier l’Abrégé latin d’Anien des huit premiers livres du code Théodosien, après l’avoir trouvé par hasard en manuscrit ; les Institutes de Caïus ; les livres receptarum sententiarum de Paulus. Son Commentaire sur le Code est estimé.

SICHEM, fils d’Hemor, prince des Sichimites, enleva Dina et la demanda ensuite en mariage à son père Jacob. Elle lui fut accordée à condition que tous les Sichimites se feraient circoncire. Ils y consentirent pour obtenir la paix ; mais le troisième jour, lors-