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après s’être donné des peines incroyables pendant une longue maladie de madame de Grignan, elle tomba malade elle-même d’une fièvre continue, dont elle mourut d’une manière digne de sa tendresse en 1696. La meilleure édition des Lettres de madame de Sévigné, donnée par le chevalier Perrin, est celle de Paris, 1775, en 8 vol. in-12. On y a fait entrer le Recueil de Lettres choisies de sa société, mais on n’y a pas mis celles de madame de Sévigné à M. de Pompone, sur la disgrâce de M. Fouquet, et celles qui sont dans le Recueil des lettres de Bussy-Rabutin ; elles se trouvent séparément. On a donné en 1756, in-12, sous le titre de Sevigniana, un recueil des pensées ingénieuses et des anecdotes littéraires, historiques et morales, qui se trouvent répandues dans ces lettres. Charles, marquis de Sévigné, son fils, eut une dispute avec M. Dacier sur le vrai sens d’un passage d’Horace. Les écrits qu’il composa à ce sujet lui font beaucoup d’honneur. Il mourut en 1713.

SEVIN (François), académicien de l’académie des Inscriptions et Belles-Lettres, et garde des manuscrits de la bibliothèque du roi, était natif du diocèse de Sens. Il se distingua par son esprit, par son érudition et par son zèle pour les progrès des sciences, et fit en 1728, par ordre du roi, un voyage à Constantinople, pour y rechercher des manuscrits. Il en rapporta environ 600, et mourut à Paris en 1741. On a de lui une Dissertation curieuse sur Ménès ou Mercure, premier roi d’Égypte, in-12, et plusieurs écrits dans les Mémoires de l’académie des Inscriptions.

SEVOY (Hyacinthe), prêtre de la communauté des eudistes, né à Jugon, devint supérieur du séminaire de Rennes, et mourut en 1763, à 58 ans. Il a laissé de bons livres pour les ecclésiastiques qui veulent s’instruire : Devoirs ecclésiastiques, 1759, 2 vol. in-12 ; Retraite ecclésiastique, 2 vol. in-12 ; une autre Retraite en un vol. in-12, publié depuis sa mort.

SEWEL (Guillaume), quaker hollandais, né en 1654, a fait l’Histoire de sa secte, en hollandais, qui a été traduite en anglais et imprimée à Londres, in-fol. Il a fait aussi un Dictionnaire et une Grammaire anglaise et hollandaise. Il est mort à Amsterdam en 1720.

SEWEL (Georges), poète et médecin anglais, né à Windsor, a pratiqué la médecine avec succès à Londres, et sur la fin de sa vie à Hampstéad, où il est mort dans l’indigence le 8 février 1726. Il est auteur de la Vie de Jean Philips ; d’une Défense du théâtre anglais au sujet du Caton d’Addisson ; des tragédies de Walter Raleigh et de Richard Ier ; de différentes Poésies publiées pendant sa vie.

SEXTUS EMPIRICUS, fameux philosophe pyrrhonien, vivait dans le IIe siècle, sous l’empire d’Antonin-le-Débonnaire. Il était médecin de la secte des empiriques, et l’on dit qu’il avait été l’un des précepteurs d’Antonin-le-Philosophe. Il nous reste de lui des Institutions pyrrhoniennes, en trois livres, un grand ouvrage contre les mathématiciens, etc. La meilleure édition de Sextus Empiricus est celle de Fabricius, en grec et en latin, Leipsick, 1718, in-fol. M. Huart a traduit en français ses Institutions, 1725, in-12.

SEYMOUR (Anne, Marguerite et Jeanne), trois sœurs illustres par leur science en Angleterre dans le 16e siècle, étaient filles d’Édouard Seymour, protecteur du royaume d’Angleterre sous le roi Édouard VI, et duc de Sommerset, etc., qui eut la tête tranchée le 24 janvier 1542, et nièces de Jeanne Seymour, épouse du roi Henri VIII. Elles composèrent cent quatre Distiques latins sur la mort de la reine de Navarre, Marguerite de Valois, sœur de François Ier, qui furent traduits en français, en grec, en italien, et imprimés à Paris en 1551, in-8o, sous le titre de Tombeau de Marguerite de Valois, reine de Navarre.

SEYMOUR (Édouard), comte de Sommerset, ministre ambitieux d’Édouard VI, non content d’avoir la qualité de protecteur, se défaisait de tous ceux qui lui faisaient ombrage. Son frère Thomas, amiral d’Angleterre, fut une de ses principales victimes ; il le fit décapiter en 1549. Ce procédé contre un frère qui avait peut-être quelque tort, mais qui n’en avait que contre