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dont il fit l’oraison funèbre. Il fonda un séminaire à Mende et un autre à Albi. On a de lui, outre son Oraison funèbre, les Entretiens affectifs de l’âme, 5 vol. in-12.

SERRY (Jacques-Hyacinthe) , célèbre théologien de l’ordre de saint Dominique, était fils d’un médecin de Toulon. Il fut reçu docteur de Sorbonne en 1697, devint, la même année, professeur de théologie dans l’université de Padoue, où il s’acquit une grande réputation par ses ouvrages, et où il mourut le 12 mars 1738, dans sa 79e année. Ses principaux ouvrages sont 1° une grande histoire en latin des congrégations de Auxiliis, dont la plus ample édition est celle de 1709, in-fol., à Anvers, et deux ouvrages français, in-12, pour réfuter les réponses que les jésuites avaient opposées à cette histoire ; 2° une Dissertation intitulée Divus Augustinus, summus prædestinationis et gratiæ doctor, a calumniâ vindicatus, contre M. de Launoy, Cologne, 1704, in-12 ; 3° Schola Thomistica vindicata, contre le père Daniel, jésuite, Cologne., 1706, in-8o, 4° Exercitationes historiæ, criticæ, polemicæ, de Christo ejusque Virgine matre, Venise, 1719, in-4o ; 5° un traité intitulé Deus Augustinus divo Thomæ conciliatus, dont la plus ample édition est celle de 1724 , in-12, à Padoue ; 6° un traité intitulé De romano pontifice, Padoue, 1732 , in-8o, en faveur de l’infaillibilité du pape et de son autorité dans les conciles généraux. On est surpris de voir le père Serry abandonner dans ce dernier ouvrage les maximes qu’il avait puisées en Sorbonne, et qu’il avait auparavant soutenues avec zèle ; 7° Theologia supplex, Cologne, 1736, in-12, traduit en français, 1756, in-12. Cet ouvrage concerne la constitution Unigenitus.

SERTORIUS (Quintus), fameux capitaine romain, natif de la ville de Nurcia. Après s’être distingué dans le barreau par son éloquence, il suivit Marius dans les Gaules, où il fut questeur et où il perdit un œil à la première bataille. Il se joignit ensuite à Cinna et à Marius, et prit Rome avec eux l’an 87 avant J.-C. Mais au retour de Sylla, il se sauva en Espagne, s’empara de la Lusitanie et s’y soutint vaillamment contre Métellus, Pompée et les autres généraux romains qui furent envoyés contre lui. Il avait rassemblé autour de lui les Romains illustres échappés aux proscriptions de Sylla ; il avait établi un sénat et des écoles publiques. Ses liaisons avec Mithridate donnaient de l’inquiétude à Rome, lorsqu’il fut assassiné dans un festin par Marcus Perpenna, prétorien de son parti, à Huesca, l’an 73 avant J.-C. On dit que pour se concilier la vénération des Lusitaniens, il feignait, dans toutes ses affaires, de consulter une biche blanche qu’il avait apprivoisée. Tout le monde convient que Sertorius a été l’un des plus grands généraux de son temps, et que personne ni avant, ni après lui, n’a été plus habile dans les guerres de montagnes.

SERVAIS (Saint), évéque de Tongres, assista au concile de Sardique, où saint Athanase fut absous, et au concile de Rimini en 359, où il soutint la foi de Nicée. Il avait composé un ouvrage contre les hérétiques Valentin, Marcion, Aétius, etc., qui s’est perdu.

SERVANDONI (Jean-Nicolas), peintre et architecte, né à Florence en 1696, s’est fait un nom dans toute l’Europe, par les spectacles en décorations qu’il y a donnés. Il était chevalier de l’ordre de Christ, et est mort en 1766. Ses spectacles les plus connus sont Saint-Pierre de Rome, La Boîte de Pandore, Enée aux enfers, Les travaux d’Ulysse, Léandre et Héro, La forêt enchantée, le Triomphe de Mogol par Thamar Koulikan, La Constance couronnée. Le portail de Saint-Sulpice, à Paris, est bâti sur ses desseins. Il avait dirigé les décorations de l’Opéra depuis 1728 jusqu’en 1746.

SERVET (Michel), fameux hérésiarque du 16e siècle, naquit à Villanueva en Aragpn, en 1509. Il vint étudier à Paris, s’y fit recevoir docteur en médecine, et y professa les mathématiques. Il alla ensuite s’établir à Charlieu vers 1540 ; et après y avoir enseigné la médecine pendant deux ou trois ans, il voyagea en France et en Allemagne, publiant partout ses erreurs, ne voulant reconnaître qu’une personne en Dieu, et blasphémant contre la Trinité. Il fut arrêté à la sollicitation de Calvin, en 1553, à Vienne en Dauphiné, et condamné à être