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Et droits sur leurs chevaux cabrés qu’un rut enlève,
Tes grands conquérants noirs, au profil surhumain,
Qui déployant leur geste avec l’éclair d’un glaive,
Engouffrent dans la nuit leurs cavaliers d’airain !

...Je vois s’ouvrir ton ciel écharpé par la foudre,
Et sur le sol qui tremble aux galops éperdus,
Sous la croix d’un cadavre immolé pour l’absoudre,
S’agenouiller le monde avec les bras tendus !

...Je vois la pompe errer du sceptre au tabernacle,
La splendeur flamboyer aux palais des cités
Dont l’oriflamme au vent claque sur les pinacles,
Je vois la pourpre et l’or et les prospérités ! ...

...Je vois sombrer l’empire et vois les décadences ;
Les trônes s’ébranler aux ressacs populaires,
Et dans l’ombre où les rois font armer leur prudence,
Étinceler soudain le poignard des sicaires !