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servilisme, de la palinodie et des concessions hypocrites, ne semble plus que la vertu des seuls prédestinés. La simplicité qui en découle, et tant invoquée, encore que si souvent confondue dans l’opinion publique avec l’indigence du vocabulaire ou la vulgarité de l’expression, n’est donc pas ce qu’en pourront penser les mauvais poètes. L’œuvre qui doit s’accomplir en son nom est d’un labeur plus ardu que la recherche de toutes les préciosités littéraires, et ce qui est simple ne s’improvisa jamais. L’esprit contemporain est tout à la fièvre, et nous prenons souvent pour du travail et de l’entreprise ce qui n’est que de l’agitation. Un certain automatisme mental dirige nos pensées, et notre langage n’est souvent que de pur psittacisme. Nos admirations sont de commande ou de contagiosité, et nos jugements sont tous d’emprunt. L’opinion n’est plus ce faisceau d’idées longuement recueillies et assemblées dont l’intégrité, jalousement gardée, faisait les hommes forts ; elle flotte au gré des moindres influences et s’évanouit d’un souffle : l’on s’en moque.