poils eut un petit mouvement de crainte, car il faut bien l’avouer, Lou-Pitiou n’avait point changé d’allure en prenant de l’âge, il n’était pas davantage devenu beau et il ne s’était pas plus familiarisé qu’autrefois avec les étrangers.
Lou-Pitiou permettait bien à l’oncle Isidore de se mettre à table, chez lui, parce que Mariette était là, et qu’en l’absence d’Étienne la jeune fille avait seule le talent de se faire comprendre et obéir de lui ; mais l’accueil affectueux que chacun à la Chartreuse avait été contraint de faire au Pitiou pour arriver à conserver Mariette au logis, n’avait pas rendu la brave bête plus communicative et Mme la comtesse eut besoin d’être rassurée, sur sa mine rébarbative, pour prendre en paix son repas du matin.
Aussitôt après le déjeuner, Mme Valentine remonta chez elle ; puis elle se mit en devoir d’aller visiter les églises, pensant qu’une ville du Midi ne pouvait manquer d’être fort riche en monuments religieux, et elle-même ne voyait pas pour elle d’autre distraction que ce genre d’exercice.
Mariette trouva une vieille personne qui savait l’histoire de toutes les chapelles sur le bout de son doigt et qui connaissait à fond toutes les pieuses curiosités que l’on pouvait voir ; elle mit ce cicérone en cotillon au service de la comtesse qui sortit suivie de sa femme de chambre, que ce genre de plaisir n’alléchait point.
Pendant cela Étienne a pris la clef des champs et, précédé de son chien fidèle, il veut revoir ses impraticables sentiers, tant parcourus du temps de sa misère ; il va, il va toujours, et la montagne, dans son éternelle