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LE SECRÉTAIRE DU MINISTRE

contentement de lui-même que la mort de Mme Daubrée avait un moment troublé.

Il descendit donc bien vite pour offrir le bras à sa noble, riche et belle nièce, et pour lui montrer, par l’aménité de son accueil, qu’elle avait un oncle qui comptait dans le monde parmi les gens du bel air.

Mariette, qui était déjà au bas de l’escalier, se rangea dans l’ombre pour laisser passer le maître du logis.

La portière une fois ouverte, M. Letourneur tendit galamment la main à Valentine en lui disant de sa voix des grands jours :

— Soyez la bien venue, madame la comtesse, et pour faire la joie de votre grand’oncle, veuillez vous considérer, à la Chartreuse, comme chez vous et compter M. Isidore Letourneur comme le premier et le plus empressé de vos valets.

Cette phrase avait été mûrie depuis longtemps, et son auteur en était pleinement satisfait.

— Vous êtes mille fois bon, et je vous suis toute reconnaissante, répondit Valentine, qui sentait qu’elle devait dire quelque chose, pendant qu’elle songeait que si son lit et l’appartement qu’on lui destinait étaient aussi accueillants que ce vieux monsieur, qui s’intitulait son oncle le pouvait faire espérer, elle allait passer une bonne nuit, ce dont elle avait le plus grand besoin, la poussière, le soleil et le cahotement de la voiture l’ayant entièrement fatiguée.

Pendant que le propriétaire de la Chartreuse conduisait sa belle nièce à la chambre qu’on lui avait préparée, Mariette s’était baissée jusqu’à la main d’Étienne, à son tour descendu de la chaise de poste, et elle y avait