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LE SECRÉTAIRE DU MINISTRE

absolument comme une draperie de riche dentelle sur une toilette trop brillamment éclatante.

Elle a mêlé quelques gouttes d’eau bénite à ses parfums pour en sanctifier le charme et l’attrait.

Elle n’a point rompu avec le théâtre, sa position a des exigences que comprend et devine son directeur. Elle dîne en ville les épaules et les bras nus très-complètement, ainsi qu’il convient à une femme de son rang, ses épaules et ses bras sont au reste fort beaux, bien plus qu’à l’époque où elle était toute jeune et où elle se faisait des toilettes de vapeurs pour dissimuler sa mièvrerie.

L’amour en passant par là n’a pas tout pris et la religion peut faire encore une riche moisson des dons tardifs qu’on lui apporte.

— Quel oncle aimable, pensait Mme Hélène, à propos de M. de Ferrettes, et quel ami précieux ! Ma conversion est vraiment son ouvrage ! C’est lui qui m’a fait ouvrir les yeux à la grâce et je m’en trouve si bien que je lui en suis toute reconnaissante.

Ah ! le cher marquis, nul mieux que lui ne sait ce qui convient aux femmes.

Depuis le jour où, sur la montagne de Candelair, nous avons présenté le marquis de Ferrettes à nos lecteurs, il n’a pas changé et les années ont glissé sur lui sans l’atteindre.

C’est toujours l’aimable et fin vieillard que nous connaissons.

Comme autrefois, il accompagne assez volontiers Mme Hélène où elle va, il la suit très-bien à l’église, ne craint pas de la décharger, au sortir de la messe, de son paroissien armorié ; néanmoins sa présence à ses côtés