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LE SECRÉTAIRE DU MINISTRE

esprit vous suivra bien gravement dans le pèlerinage que vous devez avoir besoin de faire vers le passé.

Étienne serra la main du marquis et attacha sur lui un regard tout chargé de gratitude ; car en ce moment il avait vraiment besoin de l’aide morale que lui apportait M. de Ferrettes aussi trouva-t-il bon de pouvoir se laisser aller, devant lui, à la douleur qui le faisait pleurer.

Quelques jours après la mort de Mme Daubrée, Mariette écrivit à Étienne pour lui faire savoir qu’elle avait cru bien faire en s’installant presque à poste fixe à la Chartreuse, pour soigner et surveiller l’oncle Isidore, dont la frayeur avait fort ébranlé les facultés intellectuelles, et qui était, à la suite de tous ces tristes événements, tombé dans une enfance presque cruelle, qui le rendait redoutable pour ceux qui lui parlaient de Mme Daubrée.

Il ne pouvait souffrir qu’on rappelait cette idée de mort, et Mariette, dévouée à tout ce qui se rattachait à Étienne à un titre quelconque, s’était faite, de par son autorité affectueuse, l’intendante de la Chartreuse.

M. Letourneur qui un moment avait craint de se trouver seul, abandonné aux soins imparfaits et mercenaires d’une servante, fut tout joyeux en voyant l’ouvrière se faire l’esclave de ses caprices et des attentions permanentes que demandaient les habitudes de bien-être et d’ordre dont sa sœur lui avait donné le pli depuis leurs plus jeunes années.

En voyant combien une personne plus jeune, par conséquent plus active et plus vive que la défunte, apportait de changement heureux à sa manière d’être, il eut la