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LA PERLE DE CANDELAIR

choses gaies et de ne le laisser sortir sous aucun prétexte.

M. Isidore lui-même ne demandait plus à parcourir sa chère Chartreuse que le deuil habitait ; il craignait bien trop, vraiment, de se heurter à quelque image funèbre ; il demanda que l’on rabattit tous les rideaux sur ses fenêtres, afin de lui cacher les nombreuses confréries qui venaient, avec leurs croix et leurs bannières déployées, faire des prières d’usage sur une des plus anciennes affiliées de ces pieuses congrégations.

Le chant des prêtres le fit pleurer sur lui-même en le faisant songer qu’un jour viendrait, peut-être bientôt, où on l’emporterait aussi à son tour au cimetière, et l’idée d’un trou dans la terre lui donnait le frisson.

Quant à lui faire dire un dernier adieu à la dépouille mortelle de sa sœur, il n’en fut même pas question. Mariette savait bien que ce serait un trop misérable spectacle, elle voulut l’éviter à la mémoire de la pauvre femme, au souvenir qu’elle avait d’Étienne et à ce qu’elle portait en elle de religieux respect à la mort.

Étienne Jussieux annonça tranquillement à Mme Valentine qu’il venait de perdre sa grand’mère en la priant de faire faire un deuil convenable à sa maison et de vouloir bien le prendre elle-même.

Il fit savoir l’événement à M. et Mme Malsauge, on fit avertir le marquis de Ferrettes, qui, à cette nouvelle, accourut en toute hâte ; puis il répondit à Mariette :

« Ma bien chère et toujours bien bonne amie,

» Je te remercie, de toutes les forces du cœur de cet