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LE SECRÉTAIRE DU MINISTRE

possibles, dites-lui que si, dans son bon sens, elle juge nécessaire que l’on envoie auprès de votre grand’mère une de nos sommités médicales, elle vous le fasse savoir immédiatement, alors nous nous arrangerons pour faire partir l’un des médecins qui ont l’habitude des miracles et, grâce aux progrès de la science, il y en a beaucoup plus à notre époque qu’il n’y en a jamais eu ; cela rassurera et tranquillisera Mme Daubrée qui, espérons-le, n’est atteinte que d’une de ces indispositions fréquentes qui sont malheureusement le lot des gens de son âge.

Quand ce moment de maladie sera passé elle sera la première à être satisfaite du tour qu’auront pris les choses.

— Ah ! soupira M. Jussieux, qui en écoutant Mme Hélène se sentait soulagé du poids énorme de son incertitude, et qui rentrait aussi en paix avec le coin de sa conscience que cette légère crainte avait un moment troublée.

— Pendant ce temps-là, continuait Mme Hélène, qui tenait à rassurer tout à fait le jeune homme, la discussion qui vous intéresse sera close ; toute l’impérieuse nécessité de votre présence ici aura, sinon entièrement disparu, du moins grandement diminué, et alors rien ne sera plus naturel que de demander et d’obtenir un congé qui vous permettra de faire une visite tout affectueuse à votre grand’mère.

— Je crois ; en effet, que tout se peut arranger ainsi, conclut M. Jussieux.

— Voulez-vous écrire tout de suite, reprit Mme Hélène, tenez, là, près de vous, vous avez tout ce qu’il vous faut, faites votre lettre, si vous croyez en avoir le