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LA PERLE DE CANDELAIR

mince personnage, et l’on ne pouvait le traiter qu’en raison de la valeur que tout affirmait autour de lui.

La partie de l’hôtel que devait habiter Mme Étienne avait des allures mystiques et coquettes à la fois, on y sentait la femme du monde, la pure, la noble, l’irréprochable grande dame, et pourtant chaque pli des tentures soyeuses paraissait recéler un amour et des pensées de tendresses caressantes.

Ah ! le joli nid que le logis de Valentine ! et comme seul un homme ayant fait une longue et savante étude de tous les sentiments féminins était capable d’une pareille création.

En sortant du Sacré-Cœur, Valentine fut conduite par M. Malsauge, en grand équipage de gala, à la chapelle du Corps législatif, où le mariage religieux devait se faire, puis, de là, à l’hôtel que le vieux marquis avait élaboré pour le jeune ménage.

Et comme il pensait à tout, ce spirituel vieillard, il inventa, juste à point, une vieille parente malade, très gravement et qui ne voulait point passer de vie à trépas sans avoir vu et béni, une dernière fois, Mme Hélène Malsauge qu’elle aimait de tout son cœur.

La femme du ministre fut donc obligée de partir, en toute hâte, sans assister au mariage qu’elle avait préparé par son intelligente et bienveillante intervention.

Valentine en fut affligée, mais elle fut la seule.

Quand elle se trouva seule, au bout de quelques jours, avec son mari, dans le somptueux hôtel qu’elle habitait, elle commença par trouver la maison grande, elle la trouva muette, au point que cela augmenta sa timidité, et qu’elle se retira dans un tout petit boudoir,