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LE SECRÉTAIRE DU MINISTRE

Valentine marcha donc à son mariage avec confiance ; le regard d’Étienne lui plaisait ; il y avait une telle droiture dans toute la physionomie du jeune homme qu’elle ne se donna même pas la peine de réfléchir avant de l’accepter et, sans y mettre le moindre enthousiasme, elle y mit au moins une entière confiance.

Le marquis de Ferrettes qui avait bien compris que puisque l’initiative de ce mariage venait de lui il ne pouvait se décharger sur personne de tous les soins et de tous les tracas matériels qu’il entraînait forcément avec lui, le marquis, dis-je, s’était donc mis en quête d’un hôtel pour le jeune ménage. Il l’avait fait décorer et meubler avec le parfait savoir qu’il apportait à toutes les choses de l’existence.

Il avait même choisi la corbeille ; il envoya au Sacré-Cœur la personne de mérite, dans l’art des chiffons, qui devait faire le trousseau de la pensionnaire, ne voulant pas donner tous les soins de ces détails, remplis de petites douleurs aiguës, à Mme Malsauge. Car s’occuper de la toilette qui doit mettre en évidence la beauté et les charmes d’une rivale, quelque modeste que soit au reste cette rivale, c’est une vertu, c’est un courage que l’on ne peut ni demander ni attendre d’une autre femme.

Le marquis se donna donc à lui seul toute cette besogne et il la mena à sa fin avec autant de bonheur que de diligence…

La corbeille était princière, le trousseau digne d’une reine, quant à l’hôtel, c’était un chef-d’œuvre.

Les appartements de monsieur semblaient d’eux-mêmes, et par leur habile majesté, l’appeler au ministère. Un homme logé de la sorte ne pouvait être un