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LE SECRÉTAIRE DU MINISTRE

C’était une grande fille qui ne disait rien et dont on ne pensait pas davantage.

Mme Malsauge n’eut pas besoin de regarder longtemps Valentine pour comprendre qu’elle pouvait devenir une des plus belles femmes de tout ce Paris, où toutes les femmes sont charmantes ; mais pour cela, il lui fallait certaines conditions que probablement elle ne rencontrerait pas ; aussi Mme Hélène espérait-elle la voir toujours ce qu’elle était ni jolie ni laide, une femme dont rien ne se développerait, pas plus l’esprit que la beauté, si bien qu’elle pourrait passer au travers du bonheur de la femme du ministre, bonheur au milieu duquel elle allait la jeter, sans y déranger trop de choses et sans y rien prendre au delà de ce qu’elle voulait bien lui en donner elle-même.

Cette reconnaissance poussée au champ de ses craintes futures, Mme Hélène se retira en annonçant pour le lendemain la visite de M. le marquis de Ferrettes, qui viendrait faire à Mme la supérieure, qui remplaçait la famille de Valentine, une demande de mariage dans les formes.

La religieuse fut excessivement flattée de voir l’empressement que l’on mettait à accepter celle de ses chères filles qu’elle présentait, et elle augura bien de l’avenir de Mlle de la Vaugellerie, qui allait vivre avec des gens si parfaitement bien élevés.

Quant à la question pécuniaire, le notaire qui régissait la dot de Valentine, avec celui de M. Étienne Jussieux, auraient à s’entendre et ne pourraient manquer de le faire à la satisfaction commune.

En rentrant à son hôtel, Mme Hélène y trouva le marquis de Ferrettes qui l’attendait en lisant les journaux du