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LE SECRÉTAIRE DU MINISTRE

Mais aussi, continuait la supérieure, il ne pourra y avoir, dans l’avenir, aucune de ces discussions malheureusement trop fréquentes dans les familles, puisque Valentine n’a d’autres alliances que celles qu’elle contractera par son mariage et d’autre famille que celle dans laquelle elle entrera.

Comme caractère elle est d’une très-grande douceur, un peu trop muette peut-être pour son âge : mais je pense que cela doit tenir à sa situation qui, en la laissant sans père ni mère, l’a aussi abandonnée au couvent, jusqu’à ce qu’une situation convenable l’en vienne faire sortir.

Elle n’est ni jolie ni laide, dit encore la supérieure ; mais elle est distinguée. Quand le monde aura passé par là, quand il l’aura formée et rendue un peu moins timide, ce sera, je vous assure, une charmante femme.

De tous les mérites de la pauvre Valentine, son charme et sa beauté étaient bien certainement ceux qui agréaient le moins à Mme Malsauge.

Elle n’est ni jolie ni laide, avait dit la religieuse ; l’amie d’Étienne n’en voulait pas savoir davantage. Néanmoins, pour être bien sûre qu’on ne la trompait point, elle demanda s’il n’y aurait rien d’inconvenant de sa part à voir la jeune fille dont elle allait fixer les destinées.

— Valentine est si peu habituée à ce qu’on vienne au Sacré-Cœur pour elle, répondit la religieuse, qu’elle ne fait aucune attention aux étrangers que nous recevons. Nous allons donc faire un tour de jardin et nous la trouverons, à coup sûr, dans son allée de prédilection un ouvrage ou un livre à la main.

En effet, au bout de quelques instants la supérieure dit à Mme Hélène :